Parterre de Latone
Bassins de Latone et des Lézards
Antérieure à 1668, une feuille écrite de la main de Charles Perrault et intitulée « Desseins de fontaine pour Versailles » énonce le projet de placer, dans le bassin ovale du « parterre bas », un groupe d’Hercule étouffant Antée, « de la bouche duquel sortiroit le ject d’eau comme si c’estoit le sang qu’Hercule luy fait vomir en l’estouffant11. Perrault, vers 1665-1667. L’attribution de cette feuille à Charles Perrault est due à Bénédicte Gady, L’Ascension de Charles Le Brun. Liens sociaux et production artistique, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2010, p. 400. ». Ce descriptif peut être mis en rapport avec le dessin de Charles Le Brun (fig. 1) conservé au musée du Louvre22. Le Brun, vers 1665-1667 (Beauvais, 2000, t. II, p. 704)..
Ce projet non exécuté fut publié par la suite, au milieu des années 1680, au sein du Recueil de divers desseins de fontaines dû au graveur Louis de Chastillon, qui travailla d’après des dessins de Le Brun33. Chastillon, d’après Le Brun, vers 1685, planche 8, Fontaine d’Hercule et d’Antée..
Mentionnés pour la première fois par la Relation de la feste de Versailles d’André Félibien, les trois bassins du fer à cheval furent associés au feu d’artifice du 18 juillet 1668 : « Mille feux sortoient du milieu de l’eau, qui, comme furieux et s’échappant d’un lieu où ils auroient esté retenus par force, de répandoient de tous costez sur les bords du parterre. Une infinité d’autres feux, sortant de la gueule des lézards, des crocodiles, des grenouilles et des autres animaux de bronze qui sont sur les bords des fontaines, sembloient aller secourir les premiers. » Quelques années après, ce spectacle a été représenté par Jean Lepautre sur une gravure datée de 1679 (fig. 2).
Dus aux frères Gaspard et Balthasar Marsy, les animaux de plomb mentionnés par Félibien furent exécutés en 1666-166744. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 134, paiements de septembre 1666 à mai 1667 aux frères Marsy, « à compte des figures de plomb qu’ils font pour les fontaines ».. En 1667, le fontainier Denis Jolly fut rétribué pour avoir installé vingt « grenouilles de plomb bronzé » sur la margelle du bassin de Latone et vingt-quatre « tortues » sur les margelles des bassins secondaires, les bassins des Lézards55. Mémoire d’ouvrages de plomberie par Jolly, 24 janvier 1668, no 141 et 142..
En 1671, le peintre Jacques Bailly fut rétribué « pour avoir bronzé » les plombs du bassin de Latone66. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 509, paiement du 18 octobre 1671..
En mai 1668, le grand groupe de marbre de Latone et ses enfants (inv. 1850.8986) est explicitement nommé dans les sources comptables comme étant en cours d’exécution77. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 252, paiement du 13 mai 1668 à Gaspard Marsy.. Seul Gaspard Marsy est alors nommé, mais son frère Balthasar l’est par un paiement de mai 1670, le groupe étant encore en cours d’exécution88. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 406, paiement du 5 mai 1670 aux frères Marsy..
Le groupe de marbre de Latone et ses enfants, ainsi que les dix figures de paysans « qui se changent en grenouilles » (inv. 1850.8987 à inv. 1850.8992 ; inv. 1850.9109 et inv. 1850.9110), furent mis en place dans les trois bassins du parterre de Latone en 167099. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 418, parfait paiement, complètement versé le 24 décembre 1670 aux frères Marsy..
Dans sa première configuration, connue par une gravure de Pierre Lepautre (fig. 3) datée de 1678 et une gravure de Jean Lepautre (fig. 2) datée de 1679 (cette dernière, qui se rapporte à la fête de 1668, représentant rétrospectivement le groupe de marbre au centre du bassin), le groupe de Latone et ses enfants était orienté, c’est-à-dire tourné vers le château, et posé sur un socle relativement simple, formé de rochers, au même niveau que les figures de plomb environnantes : six paysans et vingt grenouilles, ces dernières posées sur la margelle et crachant l’eau en direction du groupe central, sans parvenir à l’atteindre.
Selon Félibien, dont le guide fut publié en 1674, les bords du bassin de Latone étaient environnés de vingt-quatre grenouilles1010. Félibien, 1674, p. 80..
Selon la Brève Description d’une partie des grottes et fontaines du chasteau royal de Versailles, un texte datable de 1673-1675, le bassin de Latone était « garny tout autour de trente-deux grenouilles », cependant que les deux bassins des Lézards étaient « garnis tout autour de plus de vingt tortues et lézards1111. Description de Deslauriers, vers 1673-1675, p. 1-2. Texte datable de 1673-1675 car décrivant trente-huit fontaines au bosquet du Labyrinthe. ».
Les deux autres bassins du parterre étaient occupés chacun par un groupe de deux paysans de plomb (inv. 1850.9109 et inv. 1850.9110). Les douze tortues et lézards qui ornaient chaque margelle sont représentés sur une gravure de Pérelle (fig. 4), probablement antérieure à 1680.
Publiés en 1669 au sein du recueil intitulé Les Amours de Psyché et de Cupidon, mais rédigés l’année précédente, les vers de Jean de La Fontaine constituent une description anticipée du dispositif, qui ne fut entièrement achevé qu’en 1670 :
« Au bas de ce degré, Latone et ses jumeaux
De gens durs et grossiers font de vils animaux,
Les changent avec l’eau que sur eux ils répandent.
Déjà les doigts de l’un en nageoires s’étendent,
L’autre en les regardant est métamorphosé,
De l’insecte et de l’homme un autre est composé.
Son épouse le plaint d’une voix de grenouille.
Le corps est femme encor. Tel lui-même se mouille,
Se lave, et plus il croit effacer tous ses traits,
Plus l’onde contribue à les rendre parfaits.
La scène est un bassin d’une vaste étendue.
Sur les bords, cette engeance, insecte devenue,
Tâche de lancer l’eau contre les déités.
À l’entour de ce lieu, pour comble de beautés,
Une troupe immobile et sans pieds se repose,
Nymphes, héros et dieux de la métamorphose,
Termes1212. Il est possible que ces termes correspondent aux huit termes de Thibaut Poissant (Vjs 384, Vjs 770, Vjs 791, Vjs 957, Vjs 1012, Vjs 1013, Vjs 1014 et Vjs 1015)., de qui le sort semblerait ennuyeux
S’ils n’étaient enchantés par l’aspect de ces lieux.
Deux parterres ensuite entretiennent la vue.
Tous deux ont leurs fleurons d’herbe tendre et menue,
Tous deux ont un bassin qui lance ses trésors,
Dans le centre en aigrette, en arcs le long des bords.
L’onde sort du gosier de différents reptiles.
Là sifflent des lézards, germains des crocodiles,
Et là mainte tortue apportant sa maison
Allonge en vain le cou pour sortir de prison. »
Le fabuliste fait allusion à l’épisode, relaté dans les Métamorphoses d’Ovide, de la transformation des paysans de Lycie en batraciens à la prière de Latone, mère d’Apollon et de Diane, dont Jupiter était le père.
Poursuivie par la jalousie de Junon, femme de Jupiter, Latone fut contrainte à l’errance avec ses deux jeunes enfants. Pendant qu’elle traversait la Lycie, une région d’Asie Mineure, elle voulut se désaltérer dans un étang, mais les paysans du voisinage, occupés à cueillir des joncs, l’empêchèrent de boire. Latone les supplia d’avoir pitié d’elle et de ses enfants, qui tendirent leurs bras afin d’émouvoir les paysans. Ces derniers ne voulurent rien entendre, la menacèrent et troublèrent l’eau de l’étang en piétinant le fond pour faire remonter la vase. Latone se tourna alors vers le ciel et implora l’aide de Jupiter, tout en maudissant les paysans : « À jamais puissiez-vous vivre dans votre étang ! » Aussitôt, les paysans lyciens furent transformés en grenouilles et en crapauds.
Le bassin de Latone (Vjs 656) met en scène un moment précis, soudainement figé comme par un cliché photographique : celui de la métamorphose des paysans, pendant que Latone supplie Jupiter et que ses deux enfants tendent encore les bras.
Certains des paysans sont déjà des grenouilles, d’autres sont en cours de transformation : plusieurs de leurs mains n’ont plus que quatre doigts, sur le point de devenir des palmes de batraciens, quelques têtes sont vraiment hybrides.
L’emploi du plomb renforce, par contraste, la blancheur du groupe de marbre.
L’eau qui sort de la bouche des paysans et des batraciens figure à la fois les injures et les menaces qu’ils profèrent contre Latone et les cris rauques auxquels ils sont désormais condamnés.
Certains historiens ont voulu voir dans l’épisode de Latone une allusion à la punition des Frondeurs, ces nobles révoltés contre l’autorité royale durant l’enfance de Louis XIV, mais aucun commentaire de l’époque ne vient étayer cette interprétation.
En revanche, il est indéniable que le programme de ce bassin illustre la protection divine accordée à Apollon, symbole du souverain, de même que, plus généralement, la victoire de la civilisation, sculptée dans la blancheur du marbre, sur les forces monstrueuses de la révolte, qui luttent contre l’ordre divin.
Tournée vers l’est et placée en contrebas du Grand Parterre (futur parterre d’Eau), la figure de Latone semble implorer le promeneur de lui venir en aide : cette manière de faire participer le spectateur à l’œuvre d’art était nouvelle à Versailles. Orientée vers le château, Latone a l’air aussi de désigner le maître des lieux comme son ultime recours et affirmer ainsi son rôle providentiel.
Au centre des bassins secondaires (Vjs 379 et Vjs 380), la présence de paysans en cours de métamorphose et de batraciens dilatait à l’échelle de tout un parterre le dispositif du bassin de Latone (Vjs 656).
Pour la première fois à Versailles, le groupe de Latone et ses enfants (inv. 1850.8986) s’imposait comme une œuvre d’art d’un statut différent, intégré comme malgré lui à un système de fontainerie dont il se distingue également par la blancheur de son marbre.
À cet égard, le guide de Combes ne manqua pas d’opposer les deux types de sculptures composant le bassin : « Il faut estre en effect bien païsan pour ne pas respecter la beauté, surtout celle qui est chérie et bien aimée du souverain, et c’est estre bien disposé à devenir grenouille que de s’oublier jusques à ce point. »
L’œuvre des Marsy est nourrie de références formelles à l’antique. Par sa pose, la figure de Latone évoque l’attitude protectrice de Niobé, l’élément principal du célèbre groupe des Niobides Médicis – cette dernière défend ses enfants contre les attaques d’Apollon et de Diane, tandis que c’est Apollon et Diane que Latone défend contre les attaques des paysans de Lycie.
De même, la façon dont le drapé de son vêtement glisse sur ses hanches, à peine retenu par la taille, est une citation de celui de la Vénus d’Arles, une pièce antique qui n’avait pas encore intégré la collection royale mais qui était bien connue.
Le bassin de Latone (Vjs 656) fut modifié une première fois en 1679, par l’ajout de grenouilles exécutées par Gaspard Marsy1313. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1160, paiements de septembre-novembre 1679..
En 1679-1680, les ferblantiers Guillois et Adrien Gascoin furent rétribués pour des roseaux de fer-blanc, de cuivre et de laiton destinés à orner les bassins de Latone (Vjs 656) et des Lézards (Vjs 379 et Vjs 380)1414. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1185 et 1314, paiements de septembre-décembre 1679 au ferblantier Guillois et paiements de janvier-novembre 1680 au ferblantier Adrien Gascoin..
La répartition des figures semble alors avoir été modifiée avant 1686, puisqu’une description du système hydraulique datant de 1686 indique1515. Inventaire des robinets et jets d’eau des jardins de Versailles, [1686], fol. 138-140. :
- vingt grenouilles et lézards sur la margelle du bassin ;
- six paysans et huit grenouilles à l’intérieur du bassin ;
- douze tortues et lézards sur la margelle de chacun des bassins des Lézards ;
- deux paysans dans chaque bassin des Lézards.
Soit un total de dix paysans et quarante animaux.
Opérée sous la direction de l’architecte Jules Hardouin-Mansart, la plus grande transformation survint entre 1687 et 16891616. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 1099, paiements de juin-août 1687 à l’entrepreneur Gérard Marcou, et t. III, col. 292-293, paiements du 13 mars 1689 au marbrier Jacques Baudin et du 3 avril 1689 au fondeur Nicolas de Nainville..
Désormais tourné vers l’ouest, le groupe central (inv. 1850.8986) fut juché au sommet d’une pyramide de marbre composée de quatre degrés ovales.
Le bassin devait dès lors comporter six paysans (inv. 1850.8987 à inv. 1850.8992), trente-huit grenouilles (inv. 1850.8993 à inv. 1850.9030) et trente tortues et lézards (inv. 1850.9031 à inv. 1850.9060).
Alternant avec dix-huit grenouilles (inv. 1850.9013 à inv. 1850.9030), réparties en groupes de trois, les six paysans en cours de métamorphose des frères Marsy (inv. 1850.8987 à inv. 1850.8992) furent placés sur le premier degré.
Immédiatement au-dessous du groupe de Latone et ses enfants (inv. 1850.8986), les deux degrés supérieurs furent garnis de vingt grenouilles (inv. 1850.8993 à inv. 1850.9012).
En partie basse, sur le pourtour de la pyramide, quinze tortues et quinze lézards (inv. 1850.9031 à inv. 1850.9060) furent disposés de manière à cracher l’eau vers la périphérie du bassin, presque en contradiction avec l’épisode représenté.
Les seize tortues et les vingt-cinq lézards et grenouilles supplémentaires au regard de l’état antérieur furent prélevés sur les bassins secondaires des Lézards ou exécutés par le sculpteur Claude Bertin.
Ce dernier fut en effet rétribué pour quatre grenouilles en 1687, pour six lézards et des grenouilles en 16911717. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 1116, paiement du 7 décembre 1687, et t. III, col. 526, paiement du 7 août 1691..
Au terme du remaniement de 1687-1689, les bassins des Lézards (Vjs 379 et Vjs 380) ne comportèrent plus que les deux groupes des frères Marsy (inv. 1850.9109 au centre du bassin méridional ; inv. 1850.9110 au centre du bassin septentrional).
Conservée en réserve, une tête en plomb (MV 7773) pourrait provenir du groupe des paysans (inv. 1850.9109) ornant le bassin méridional. Elle a vraisemblablement été remplacée lors de la restauration de 18911818. Mémoire de sculpture par Bocquet, 2 décembre 1891 ; Mémoire de plomberie par Berson, 2 décembre 1891..
En 1980, le groupe de Latone et ses enfants fut victime d’un acte de vandalisme. Il fut remplacé par une copie (inv. 2009.00.088). Le groupe original a été restauré en 2012.
Dans le cadre de la dernière restauration du bassin de Latone, achevée en 2015, la première copie a été remplacée par une seconde copie, obtenue par surmoulage de la première. Tous les plombs ont été décapés et dorés à la feuille.
Parterre de Latone
Premières sculptures
En 1664, les sources comptables mentionnent huit termes de pierre (Vjs 384, Vjs 770, Vjs 791, Vjs 957, Vjs 1012, Vjs 1013, Vjs 1014 et Vjs 1015) de Thibaut Poissant, déjà installés en septembre1919. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 21-22, paiements de septembre 1664-mars 1665, et col. 27 (paiement du 23 décembre 1664)..
Selon Georges Guillet de Saint-Georges, ces sculptures, effectivement au nombre de huit, représentaient Jupiter, Neptune, Pluton, Junon, Vénus, Apollon, Mercure et Pan et ils étaient placés « au Fer à cheval », c’est-à-dire sur le parterre de Latone2020. Conférences de l’Académie royale de peinture et de sculpture, 1648-1792, t. II, 2008, vol. 1, p. 366-377 (« Mémoire historique des ouvrages de sculptures de M. Poissant », lu le 16 juin 1691), à la p. 376..
Ces termes correspondent peut-être à ceux mentionnés par le poète Jean de La Fontaine dans sa description versifiée du parterre de Latone, rédigée en 1668 et publiée en 1669 au sein du recueil intitulé Les Amours de Psyché et de Cupidon :
« À l’entour de ce lieu [le bassin de Latone], pour comble de beautés,
Une troupe immobile et sans pieds se repose,
Nymphes, héros et dieux de la métamorphose,
Termes, de qui le sort semblerait ennuyeux
S’ils n’étaient enchantés par l’aspect de ces lieux. »
Au bas du parterre de Latone, le tableau de Pierre Patel (fig. 5) représente huit mystérieuses statues, qui ne sont évoquées par aucune autre source.
Autour du bassin de Latone, il fut un moment projeté, vers 1670, de creuser le mur du fer à cheval de dix-sept niches pour abriter des fontaines liées au thème d’Apollon. En témoignent :
- au moins huit dessins de Charles Le Brun et de son entourage2121. Beauvais, 2000, t. II, p. 684-686. ;
- une gravure d’Israël Silvestre (fig. 6) datée de 1674 ;
- la description de Claude Nivelon, qui attribue à Le Brun l’ensemble du projet2222. Vie de Le Brun, vers 1699, p. 433-435..
L’élément principal du dispositif eût été la fontaine du Déluge et du serpent Python, prévue au centre, ainsi que les fontaines de Neptune, de Junon, de Cybèle et de Saturne.
Même si, en 1671-1672, le sculpteur Jacques Houzeau fut rétribué pour un modèle en plâtre de fontaine (Vjs 772), sur le thème d’Amphitrite, en face de Latone, le projet n’eut pas de suite2323. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 512 (paiements de mai-décembre 1671) et col. 617 (paiements des 12 juillet et 15 septembre 1672)..
Certaines fontaines furent gravées par Louis de Chastillon au sein du Recueil de divers desseins de fontaines2424. Chastillon, d’après Le Brun, vers 1685..
Les termes de marbre
Entre 1667 et 1671, le sculpteur Houzeau fut rétribué, à plusieurs reprises, pour des termes de marbre « pour poser autour du bassin en ovalle », c’est-à-dire le bassin de Latone, « et divers lieux du jardin de Versailles2525. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 193, 253, 332 et 420 (paiements de juillet 1667 à janvier 1671). ». Ces termes (Vjs 858) ne sont pas identifiés.
En janvier 1684, les sources comptables mentionnent « quatorze petits piédestaux pour mettre les thermes autour de Latonne2626. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 425, paiement du 23 janvier 1684 à l’appareilleur Lespérance et ses associés. ».
« Autour de Latone », l’inventaire de 1686 situe quatorze termes de marbre attribués à Nicolas Poussin2727. Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1686, p. 87-89. : La Libéralité (MR 1975), une Femme (MR 1934), Hercule (MR 2034), Morphée (MR 2000), une Bacchante (MR 1899), Pan (MR 1986), Flore (MR 1933), Bacchus (MR 1984), Cérès (MR 1991), Vertumne (MR 1976), Minerve (MR 1967), un Faune (MR 1919), Hercule (MR 1940) et Pomone (MR 1974).
Onze d’entre eux, exécutés à partir de modèles élaborés par le peintre Nicolas Poussin, avaient été vendus au roi en 1683 par la veuve de Nicolas Fouquet. Ils avaient été acheminés à Versailles au plus tard en décembre 16832828. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 328, paiement du 12 décembre 1683 au fils de Daniel Fossier (garde du magasin des marbres), employé à conduire les figures de marbre..
Les trois autres termes étaient en fait étrangers à la série provenant de Vaux-le-Vicomte : une Bacchante (ou Pomone, par Pierre Laviron, MR 1899), Flore (ou Le Printemps, par Lacroix, MR 1933) et Cérès (ou L’Abondance, MR 1991).
L’inventaire de 1686 énumère les termes du pourtour du parterre de Latone en commençant du côté du parterre du Nord.
L’avant-dernier d’entre eux, celui d’Hercule (MR 1940), est situé « près le Marais, l’Estoille et les Trois-Fontaines ».
Il est impossible de savoir comment ces termes furent disposés sur le parterre de Latone.
En 1692, le plan des termes des jardins de Versailles localise tous les termes dans les bosquets de la Girandole et du Dauphin2929. Agence des Bâtiments du roi, 1692..
À partir de 1684, pour garnir la partie basse du parterre de Latone – où ils remplacèrent les huit termes de pierre de Thibaut Poissant –, dix autres termes furent commandés aux sculpteurs Jean Dedieu, Jacques Houzeau, Louis Le Conte, dit Le Conte de Boulogne, Pierre Legros, Matthieu Lespagnandelle, Laurent Magnier, Simon Mazière, Jean-Baptiste Poultier, Joseph Rayol et Corneille Van Clève.
La Bacchante de Dedieu (MR 1828), le Faune de Houzeau (MR 1878), l’Hercule de Le Conte (MR 1941), la Pandore de Legros (MR 2018), l’Achéloüs de Mazière (MR 2051), la Cérès de Poultier (MR 2073) et le Mercure de Van Clève (MR 2105) forment un ensemble de sept termes de divinités mythologiques.
De sources iconographiques différentes, les trois autres sont la Circé de Magnier (MR 2036), le Diogène de Lespagnandelle (MR 2030) et le Platon de Rayol (MR 2091).
Deux des termes commandés à partir de 1684 sont attestés sur le parterre de Latone par l’inventaire de 1686 : Achéloüs de Mazière (MR 2051) et Hercule de Le Conte (MR 1941).
Il est probable qu’ils furent disposés de part et d’autre de l’entrée de l’allée Royale, Achéloüs au sud, Hercule au nord.
Les autres termes furent placés après 1686.
Ils n’apparaissent pas dans le Mémoire des figures, groupes et termes de marbre qui sont dans les atteliers des sculpteurs et de l’estat où sont ces ouvrages, daté du 28 août 16893030. Mémoire du 28 août 1689.. Ils étaient donc probablement achevés à cette date.
Leur présence est confirmée sur le parterre de Latone par le plan de 1692.
Les deux termes de Circé par Magnier (MR 2036) et de Cérès par Poultier (MR 2073) furent placés l’un en face de l’autre, le premier au bas de la rampe sud du parterre de Latone, le second au bas de la rampe nord.
Les huit autres termes furent alignés contre la charmille occidentale du parterre de Latone.
Du côté sud, en allant du sud vers le nord : Platon par Rayol (MR 2091), Mercure par Van Clève (MR 2105), Pandore par Legros (MR 2018) et Achéloüs par Mazière (MR 2051).
Du côté nord, en allant du sud vers le nord : Hercule par Le Conte (MR 1941), la Bacchante par Dedieu (MR 1828), le Faune par Houzeau (MR 1878), Diogène par Lespagnandelle (MR 2030).
Les vases
Sur le parterre de Latone, quatorze vases sont attestés par l’inventaire de 1686.
Les deux Vases du Soleil (MR 2801 et MR 2802) ont été exécutés à partir de 1684, l’un par Jean Degoullons (MR 2802), l’autre par Jean Drouilly (MR 2801). De part et d’autre du degré menant au parterre de Latone, sur la première terrasse, ils ont remplacé, avant 1686, les groupes de Sphinx chevauché par un Amour (MR 3302 et MR 3303), qui ont alors été transférés à l’entrée du nouveau parterre du Midi. Le Vase du Soleil de Drouilly (MR 2801) est placé au sud, le Vase du Soleil de Degoullons (MR 2802), au nord.
Quatre vases sont disposés sur la deuxième terrasse, celle qui domine le bassin de Latone :
- une paire de vases couverts à décor de pampres de vigne (MR 2925 au sud et MR 2924 au nord) ;
- une paire de vases couverts à décor de têtes de satyre et de guirlandes de lierre (MR 2806 au sud et MR 2805 au nord).
Ces quatre derniers vases (MR 2924, MR 2925, MR 2805 et MR 2806) sont attribués par le guide de Jean-Aymar Piganiol de La Force, en 1701, à Jacques Grimault, qui fut parmi les premiers pensionnaires de l’Académie de France à Rome, « et plusieurs autres étudians ».
Les modèles antiques de ces vases n’ont pas été identifiés : ils ont sans doute été imaginés.
Trois paires de copies des deux plus fameux vases antiques, le Vase Borghèse et le Vase Médicis, ont été installées sur la troisième terrasse, à l’extrémité orientale des deux parterres latéraux :
- mise en place en 1683 de part et d’autre de l’allée centrale, la première paire (MR 2793 au sud et MR 2796 au nord) a été exécutée par Jean Cornu, sans doute à Paris d’après les marbres venus de Rome. Si, pour son premier vase (MR 2793), Cornu a repris fidèlement la forme du Vase Médicis, orné de la scène du sacrifice d’Iphigénie, il a adapté le Vase Borghèse, orné d’une scène de bacchanale, pour en faire un vrai pendant (MR 2796) au premier, notamment en le dotant de deux anses ;
- exécutée entre 1679 et 1682, la deuxième paire (MR 2797 au sud et MR 2794 au nord) est due à Pierre Laviron, également pensionnaire de l’Académie de France à Rome depuis 1678, et à Louis Le Conte, dit Le Conte de Boulogne ;
- la troisième paire (MR 2798 au sud et MR 2795 au nord) a été sculptée par Simon Hurtrelle lorsque ce dernier était pensionnaire à Rome, à partir de 1673.
Concernant la troisième terrasse, l’inventaire de 1686 termine sa recensement par les deux vases de Jean Hardy et de Jacques Prou, Le Triomphe de Mars (MR 2807) et Le Couronnement de Mars (MR 3020), exécutés à partir de 1684.
Ces deux vases, achevés après les trois premières paires, se trouvaient à l’extrémité nord du parterre septentrional et à l’extrémité sud du parterre méridional : le guide de Piganiol de La Force, qui commence sa description par les vases des angles de l’allée du milieu, indique qu’il s’agit des septième et huitième vases3131. Piganiol de La Force, 1707, p. 173-174..
Alors que le plan datable de 1690 (fig. 7) et celui, dessiné par Girard et gravé par Raymond, de 1714 montrent une disposition identique des vases de la troisième terrasse, le plan du recueil de Lepautre daté de 1711 (fig. 8) ne situe aucun vase aux angles nord-est du parterre septentrional et sud-est du parterre méridional3232. Lepautre, 1711, fol. 14v-15.. En revanche, il signale deux vases dans l’allée centrale, au bas de la rampe, à l’aplomb de ceux de Cornu.
Il est donc possible de supposer que les deux vases de Hardy et Prou ont été transférés dans l’allée centrale entre 1707 et 1711 et que ceux de Hurtrelle ont pris leur place aux extrémités des parterres ; et que, avant 1714, les deux vases de Hardy et Prou ont été de nouveau déplacés mais pour occuper les emplacements vacants aux angles nord-est du parterre septentrional et sud-est du parterre méridional.
Curieusement, l’inventaire de 1722 indique dix vases sur la troisième terrasse3333. Inventaire des sculptures, 1722, p. 54-55. : quatre Vases Médicis (dont les MR 2793, MR 2794 et MR 2795), un Vase Borghèse à anses (MR 2796), trois Vases Borghèse sans anse (dont les MR 2797 et MR 2798), ainsi que les deux vases de Prou (MR 3020) et Hardy (MR 2807) sur le thème de Mars.
Les deux vases supplémentaires sont donc un Vase Médicis et un Vase Borghèse. Dans la mesure où ils ne sont mentionnés par aucune autre source, il est probable que l’inventaire de 1722 soit erroné.
Les copies d’après l’antique
Sur le parterre de Latone, l’inventaire de 1686 recense un ensemble de quelque dix-sept statues ou groupes copiés d’après l’antique, la plupart exécutés à partir de 1683, à Rome même par des pensionnaires de l’Académie de France, ou bien à partir de modèles en plâtre conservés au sein de la salle des Antiques du Palais-Royal à Paris.
Alignées sur de hauts socles, deux grandes théories sont placées sur les rampes latérales du parterre, tandis que deux statues couchées sont disposées dans la partie basse.
Depuis au moins 1686, l’ordre de présentation n’a pas été modifié :
Rampe sud, en descendant depuis le parterre d’Eau :
- 3e socle : Prisonnier Farnèse, dit aussi Tiridate, par Antoine André (MR 1748) ;
- 4e socle : Vénus callipyge Farnèse par Jean-Jacques Clérion (MR 1788) ;
- 5e socle : Silène portant Bacchus, dit Grand Faune Borghèse, par Simon Mazière (MR 2053) ;
- 6e socle : Antinoüs du Belvédère par Pierre Legros (MR 2015) ;
- 7e socle : Mercure Farnèse par Barthélemy de Mélo (MR 2056) ;
- 8e socle : Uranie du Capitole par Martin Carlier (MR 1778) ;
- 9e socle : Apollon du Belvédère par Pierre Mazeline (MR 2049).
Au bas de la rampe sud : Gladiateur mourant Ludovisi par Michel Monier (MR 2062).
Rampe nord, en descendant depuis le parterre d’Eau :
- 2e socle : Antinoüs du Belvédère par Lacroix (MR 2007) ;
- 3e socle : Prisonnier Farnèse, dit aussi Tigrane, par Matthieu Lespagnandelle (MR 2032) ;
- 4e socle : Faune jouant de la flûte, dit Petit Faune Borghèse, par Simon Hurtrelle (MR 1880) ;
- 5e socle : Bacchus Médicis par Pierre Granier (MR 1868) ;
- 6e socle : Cérès Mattei par Thomas Regnaudin (MR 2083) ;
- 7e socle : Hercule Commode du Belvédère par Nicolas Coustou (MR 1797) ;
- 8e socle : Uranie du Capitole par Nicolas Frémery (MR 1860) ;
- 9e socle : Ganymède Médicis par Pierre Laviron (MR 2010).
Au bas de la rampe nord : Nymphe à la coquille Borghèse par Antoine Coysevox (MR 1823).
Les copies reproduisent des œuvres insignes des plus grandes collections romaines : celles du Belvédère (Hercule Commode par Nicolas Coustou, MR 1797 ; Antinoüs du Belvédère par Lacroix, MR 2007 ; Antinoüs du Belvédère par Pierre Legros, MR 2015 ; Apollon du Belvédère par Pierre Mazeline, MR 2049) et du Capitole (Uranie du Capitole par Martin Carlier, MR 1778 ; Uranie du Capitole par Nicolas Frémery, MR 1860), ainsi que les collections princières des Borghèse (Nymphe à la coquille par Antoine Coysevox, MR 1823 ; Faune jouant de la flûte, dit Petit Faune Borghèse, par Simon Hurtrelle, MR 1880 ; Silène portant Bacchus, dit Grand Faune Borghèse, par Simon Mazière, MR 2053), des Farnèse (Prisonnier barbare, dit aussi Tiridate, par Antoine André, MR 1748 ; Vénus callipyge par Jean-Jacques Clérion, MR 1788 ; Prisonnier barbare, dit aussi Tigrane, par Matthieu Lespagnandelle, MR 2032), des Ludovisi (Gladiateur mourant par Michel Monier, MR 2062), des Mattei (Cérès, dite aussi Faustine, par Thomas Regnaudin, MR 2083) et des Médicis (Bacchus par Pierre Granier, MR 1868 ; Ganymède par Pierre Laviron, MR 2010 ; Mercure par Barthélemy de Mélo, MR 2056).
Copiés deux fois, l’Antinoüs du Belvédère (par Pierre Legros, MR 2007, et par Lacroix, MR 2015) et l’Uranie du Capitole (par Martin Carlier, MR 1778, et par Nicolas Frémery, MR 1860) furent placés sur deux rampes différentes, suffisamment éloignés pour rendre imperceptible leur présence redondante.
En revanche, les deux copies complémentaires des statues de Prisonnier barbare de la collection Farnèse furent disposées comme des pendants (par Antoine André, MR 1748, et par Matthieu Lespagnandelle, MR 2032).
Pour l’harmonie de leur présentation, les proportions des sculptures antiques furent souvent modifiées. Ainsi, la Vénus callipyge fut agrandie par Jean-Jacques Clérion (MR 1788), probablement grâce au procédé du pantographe.
Au bas des deux rampes, deux statues couchées forment comme un amortissement : le Gladiateur mourant Ludovisi (par Michel Monier, MR 2062) fait face à la Nymphe à la coquille Borghèse (par Antoine Coysevox, MR 1823).
Cette dernière fut aussi considérablement agrandie au regard de l’original de la collection Borghèse.
Préparatoire à l’Hercule Commode de Nicolas Coustou (MR 1797), une statuette en terre cuite est aujourd’hui conservée au musée du Louvre3434. Paris, musée du Louvre, département des Sculptures, inv. RF 199.. Le plâtre à grandeur à partir duquel Coustou a sculpté la version en marbre a récemment été identifié au sein des collections de l’Académie de France à Rome3535. Maral, Roumégoux, 2014..
Les sculptures de la Grande Commande
À partir de 1684, les sculptures de la Grande Commande furent replacées dans les jardins.
Le parterre de Latone accueillit Le Poème lyrique de Jean-Baptiste Tuby (MR 2103), qui fut disposé sur la rampe sud, au premier emplacement disponible en venant du parterre d’Eau.
Livré fin 1684, Le Feu de Nicolas Dossier (MR 1837) fut installé en position surnuméraire sur la rampe sud du parterre de Latone.
Curieusement, Le Mélancolique de Michel de La Perdrix (MR 2009) ne fut installé sur son socle qu’après 1686 – date de l’inventaire qui le signale à Versailles, mais sans le localiser de manière précise, indiquant La Fourberie de Louis Le Conte (MR 2011) à son emplacement.
Le Mélancolique fut installé sur la rampe nord du parterre de Latone, sur le premier socle disponible en venant du parterre d’Eau, en pendant au Poème lyrique.
Sculptures mises à l’abri
En 1795, le conservateur du musée de Versailles, Hugues de Lagarde, conçut le projet d’abriter à l’intérieur du château, dans l’espace de la Grande Galerie, plusieurs sculptures des jardins, dont la Nymphe à la coquille de Coysevox (MR 1823) et le Gladiateur mourant de Monier (MR 2062)3636. Maral, 2008, p. 176-177.. Ce projet resta sans suite.
En 1878, la Nymphe à la coquille de Coysevox (MR 1823) fut envoyée en restauration à Paris et ne revint à Versailles qu’en 1881.
Elle fut remplacée jusqu’en 1879 par une sculpture de Vincent Feugère des Forts, La Mort d’Abel (inv. RF 210), une œuvre datant de 1865.
En 1888, la Nymphe à la coquille de Coysevox (MR 1823) fut transférée à Paris, au dépôt des marbres, pour restauration.
Elle fut remplacée de 1889 à 1891, par le groupe Alma Parens de Léon Fagel (inv. RF 808), une sculpture datant de 1885.
Transférée en 1890 au musée du Louvre, la Nymphe à la coquille de Coysevox est remplacée depuis 1891 par sa copie, due à Auguste Suchetet (inv. 2009.00.080).
Dans le cadre de la campagne, entreprise en 2008, de sauvetage systématique des sculptures de la Grande Commande, les statues du Mélancolique (MR 2009), du Feu (MR 1837) et du Poème lyrique (MR 2103) ont été mises à l’abri en 2011, 2012 et 2013. Elles ont été remplacées par des copies : Le Mélancolique (inv. 2011.00.147) en 2011, Le Feu (inv. 2015.00.026) et Le Poème lyrique (inv. 2015.00.027) en 2015.
Depuis 2011, une campagne similaire a été entreprise pour sauver les plus beaux termes de marbre. Elle s’est traduite par la mise à l’abri de tous les termes du parterre de Latone : du Platon de Rayol (MR 2091) en 2011, de l’Hercule de Le Conte (MR 1941) en 2012, de l’Achéloüs de Mazière (MR 2051), de la Circé de Laurent Magnier (MR 2036), du Mercure de Van Clève (MR 2105), de la Cérès de Poultier (MR 2073), de la Bacchante de Dedieu (MR 1828) et de la Pandore de Legros (MR 2018) en 2016, du Diogène de Lespagnandelle (MR 2030) et du Faune de Houzeau (MR 1878) en 2018. Ces sculptures ont été progressivement remplacées par des répliques : Platon (inv. 2012.00.1367) en 2012, Hercule (inv. 2015.00.028) en 2015, Cérès (inv. 2017.00.161) et Bacchante (inv. 2017.00.207) en 2017, Achéloüs (inv. 2018.00.042), Mercure (inv. 2018.00.124), Circé (inv. 2019.00.103) et Pandore (inv. 2019.00.105) en 2018, Faune (inv. 2020.00.058) en 2020 et Diogène (inv. 2020.00.010) en 2022.
En 2019, trois copies d’antiques ont été mises à l’abri : l’Apollon du Belvédère de Mazeline (MR 2049), le Gladiateur mourant Ludovisi de Monier (MR 2062) et l’Hercule Commode du Belvédère de Coustou (MR 1797). Toutes les trois ont été remplacées par des répliques en 2021 : Gladiateur mourant Ludovisi (2021.00.006), Apollon du Belvédère (2021.00.007) et Hercule Commode du Belvédère (2021.00.008).
En 2019, la campagne de sauvetage a également été étendue aux vases. Ainsi, sur la première terrasse du parterre, les Vases du Soleil de Drouilly (MR 2801) et de Degoullons (MR 2802), et, sur la troisième terrasse, Le Triomphe de Mars de Hardy (MR 2807) et Le Couronnement de Mars de Prou (MR 3020) ont été mis à l’abri. Depuis 2021, des répliques (2021.00.027, 2021.00.028, 2021.00.005 et 2021.00.004) les remplacent.
En 2021, quatre autres copies d’antiques ont été retirées des rampes du parterre : le Prisonnier Farnèse, dit aussi Tiridate d’André (MR 1748) et son pendant, le Prisonnier Farnèse, dit aussi Tigrane de Lespagnandelle (MR 2032), l’Antinoüs du Belvédère de Legros (MR 2015) et Silène portant Bacchus, dit Grand Faune Borghèse de Mazière (MR 2053). Depuis 2022, des moulages remplacent les originaux de ces statues : Prisonnier Farnèse, dit aussi Tiridate (2022.00.006), Prisonnier Farnèse, dit aussi Tigrane (2022.00.007), Silène portant Bacchus, dit Grand Faune Borghèse (2022.00.023) et Antinoüs du Belvédère (2022.00.026).