Bosquet des Dômes
La fontaine centrale
Aménagé entre 1676 et 1680, le bosquet de la Renommée prit son nom d’une allégorie de La Renommée (Vjs 872), exécutée en plomb par Gaspard Marsy et placée au centre d’un bassin de forme hexagonale : debout sur un globe terrestre, couronnée de laurier, elle tenait les deux trompettes de la bonne et de la mauvaise renommée et soufflait dans la première, d’où sortait un grand jet d’eau.
Un dessin conservé dans le fonds Le Brun du département des Arts graphiques du musée du Louvre atteste la participation du premier peintre à l’élaboration de l’œuvre11. Le Brun, vers 1676 (Beauvais, 2000, t. II, p. 684)..
La statue de La Renommée (Vjs 872) est mentionnée pour la première fois en 1676 par les sources comptables22. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 882 et 903.. Sa dorure fut prévue en 167733. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 936.. Marsy fut encore rétribué en janvier 1680 pour l’ornement de son piédestal44. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1160.. En février 1680, Marsy fut cette fois rétribué pour la « sculpture du palmier de la fontaine de la Renommée55. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1286. ». Puis, en juin 1681, ce fut « pour avoir rétabli […] la Renommée66. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 63. ».
Cette fontaine apparaît dans le guide de Combes, publié en 168177. Combes, 1681, p. 98-99. : « Une grande statue de métail doré sur un globe terrestre, le tout sur des palmes dorées. »
Elle est connue par un dessin (fig. 1) d’Israël Silvestre conservé au département des Arts graphiques du musée du Louvre, une gravure du même artiste (fig. 12), datée 1682, et une gravure de Pérelle.
Elle fut retirée du bassin « parce qu’elle couvroit une partie des Bains d’Apollon et qu’elle empêchoit qu’on ne les vist en entrant88. Mercure galant, novembre 1686, p. 175. ».
La mise en place des groupes sculptés des Bains d’Apollon (MR 1866, MR 1873 et MR 2044) datant de 1684, c’est probablement au cours de cette année que l’allégorie de La Renommée (Vjs 872) fut enlevée du bosquet des Dômes. Elle n’est plus localisée aujourd’hui.
Elle fut remplacée, peut-être dès 1684, par une autre sculpture, moins imposante : le groupe en bronze d’Un Amour et deux petits tritons (inv. 1850.9894).
Dû aux frères Gaspard et Balthasar Marsy, fondu par Ambroise Duval, ce groupe provenait de la cour de Marbre du château, où il avait été placé en 1673.
Ce groupe est attesté au bosquet des Dômes par une gravure de Charles-Louis Simonneau, dit Simonneau le jeune (fig. 2), d’après Jean Cotelle, datée de 1688 et par l’inventaire de 1694.
Peut-être dès 1705, le groupe d’Un Amour et deux petits tritons fut transporté dans les jardins de Trianon, au centre du bassin de la Petite-Gerbe.
Le modèle de la troisième et dernière fontaine du bosquet des Dômes fut exécuté en 1705 par les sculpteurs associés François (Louis, dit l’aîné, ou Jean, le cadet), Jean Hardy, François Lespingola et Claude Poirier99. Comptes des Bâtiments du Roi, 1716, fol. 135, paiement du 14 août 1716 relatif à une opération datant de 1705..
Entièrement en marbre et formée d’une vasque soutenue par quatre dauphins, la fontaine elle-même (MR 3083) fut exécutée par les sculpteurs associés Armand-Louis Solignon, dit Armand, et Nicolas Monthéan, rétribués en 1707 pour un travail en cours1010. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. V, col. 143.. Elle est encore en place de nos jours.
Les pavillons des Dômes
À partir de 1676, deux pavillons couverts de dômes furent édifiés de part et d’autre du bassin par Jules Hardouin-Mansart. Ils donnèrent leur nom au bosquet.
Ils reçurent une abondante décoration sculptée, exécutée en 1679-1680.
Ces pavillons sont ainsi décrits par le guide de Combes, publié en 16811111. Combes, 1681, p. 99. : « Aux deux côtez de cette fontaine [de la Renommée], il y a deux cabinets de marbre, couverts de bronze, ornez de festons et d’Amours dorez. »
Ces pavillons sont représentés par plusieurs documents, notamment :
- la gravure de Charles-Louis Simonneau, dit Simonneau le jeune, d’après Jean Cotelle (fig. 2), Fontaine des Bains d’Apollon dans les jardins de Versailles, datée de 1688 ;
- le tableau de Jean Cotelle (fig. 3), commandé en 1688 ;
- deux dessins anonymes conservés à la Bibliothèque nationale de France, l’un datable d’avant 1704, l’autre d’après 1724 (fig. 4 et fig. 5)1212. Agence des Bâtiments du roi, vers 1730, microfilm H 186593 (configuration conforme à celle décrite en 1730 par le guide de Piganiol de La Force) ; Agence des Bâtiments du roi, avant 1705, microfilm H 186594 (les groupes provenant de la grotte de Téthys, qui quittent le bosquet en 1704, sont représentés). ;
- la gravure d’Antoine Hérisset, d’après le dessin du fontainier Dominique Girard (fig. 6), Fontaine des Dômes, datée de 1714 ;
Le pavillon oriental est représenté par :
- le dessin non daté, intitulé Élévation d’un des deux pavillons du bosquet des Dômes dans les jardins de Versailles (fig. 7) ;
- la gravure non datée, intitulée Élévation d’un des deux pavillons du bosquet des Dômes dans les jardins de Versailles, publiée chez Mariette ;
Le pavillon occidental est représenté par :
- le dessin intitulé Élévation d’un des deux cabinets des Dômes, levée dans le courant de l’année 1791 pour le bureau des plans (fig. 8).
En outre, un minutieux dessin conservé à la bibliothèque de l’Institut de France, intitulé Profil des Bains d’Apolon [sic], montre la partie sud du bosquet des Dômes avec l’élévation de la façade nord du pavillon oriental et la coupe du pavillon occidental1313. Agence des Bâtiments du roi, vers 1685, fol. 52..
Les deux pavillons furent détruits en 1819-1820. De nombreux éléments architecturaux sont depuis lors conservés à Versailles, en réserve ou remployés1414. Les deux colonnes de la salle du Jeu de paume et les deux colonnes de la chapelle du Grand Trianon passent pour provenir des pavillons du bosquet des Dômes.. En 1832, le sculpteur Jean-Baptiste Beaumont fut chargé de transférer de la « salle à rez-de-chaussée du palais cour Royale » au dépôt cour de l’Opéra un certain nombre d’éléments sculptés en plomb provenant des toitures des pavillons : « deux groupes d’enfans ailés », « trois grands trophées chargés d’armoiries et écussons aux armes du roi », « vingt-six fragmens de trophées d’armes de différentes grandeurs », « quinze autres de branches de laurier torses », « vingt autres id. plus petits en cordes torsées1515. Mémoire de sculpture et transport de sculptures par Beaumont, 19 juillet 1832. ».
Chacun des deux pavillons était surmonté d’un groupe de plomb doré d’Amours dus l’un à Étienne Le Hongre et Pierre Mazeline (rétribués de décembre 1679 à janvier 1680), l’autre à François Lespingola (rétribué de novembre 1679 à mars 1680)1616. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1158, 1161, 1284 et col. 1283 (paiements de janvier-juillet 1680 à Le Hongre et Mazeline et correspondant à un parfait paiement de 6 830 livres).. Le style de ce dernier est aisément reconnaissable par le traitement assez généreux des visages d’enfant, aux cheveux ébouriffés en grosses mèches. Grâce au tableau de Cotelle (fig. 3), il est possible d’établir que son groupe d’Amours surmontait le pavillon oriental.
Ces groupes sont ainsi décrits par l’inventaire de 1706-17081717. Inventaire des sculptures, [1706-1708], p. 241. : « Versailles, bosquet des Dômes, au-dessus des cabinets. Un groupe de deux enfans en pied, tenants une couronne de France au-dessus de leur teste de leurs mains gauches, et de leur droite une trompette, chacun ayant de hauteur 3 pieds onze pouces, ayant a leurs pieds un casque, un carquois et un bouclier. »
Ces deux groupes sont aujourd’hui conservés en réserve à Versailles :
- Étienne Le Hongre et Pierre Mazeline, Amours soufflant de la trompette et tenant une couronne, 127 × 95 × 70 cm, MR Sup. 416 (inv. 1850.8509 ; inv. 2014.00.1078) ;
- François Lespingola, Amours soufflant de la trompette et tenant une couronne, 146 × 145 × 115 cm, MR Sup. 417 (inv. 1850.8510 ; inv. 2014.00.1077).
La toiture des pavillons était ornée de nombreux motifs de plomb, exécutés par deux équipes différentes, Le Hongre et Mazeline, Jacques Buirette et Lespingola. Là encore, le tableau de Cotelle (fig. 3) permet de connaître la répartition des motifs, notamment des quatre élégantes têtes de femme coiffées de laurier et de perles et, suspendus à des linges, les huit trophées d’armes (dont subsiste en particulier le bouclier à tête de Méduse, qui conserve quelques traces de polychromie1818. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1281, paiements de juillet-août 1680 aux peintres et doreurs Jacques Bailly, François Francart et Jacob Rambour.) ornant le brisis concave de chaque toiture.
Au-dessous, les deux grands frontons accueillaient chacun un trophée dominé par les armes de France.
Vingt-huit éléments décoratifs en plomb provenant des parties hautes subsistent actuellement :
- trois feuilles d’acanthe formant autant d’appliques d’angle en volute, qui proviennent des angles supérieurs de la partie concave du toit (inv. 2014.00.1234 : 43 × 35 × 30 cm ; inv. 2014.00.1247 : 65 × 75 × 28 cm ; inv. 2014.00.1248 : 100 × 77 × 24 cm) ;
- trois mascarons ornés d’une tête de femme coiffée de laurier et de perles qui se détache sur un cartouche à volutes entre deux ailes, qui proviennent du centre du panneau de toiture situé sous le tore de laurier (inv. 2014.00.1230 : 49 × 115 × 18 cm ; inv. 2014.00.1258 : 48 × 79 × 19 cm ; Paris, musée des Arts décoratifs, inv. 21368 : 47 × 73 × 17 cm) ;
- cinq boucliers, qui proviennent des toitures (inv. 2014.00.1249 : 61 × 76 × 8 cm ; inv. 2014.00.1256 : 83 × 54 × 6 cm ; inv. 2014.00.1259 : 75 × 82 × 0,7 cm ; inv. 2014.00.1250-MV 8024 : 68 × 67 × 7 cm ; inv. 2014.00.1251 : 61 × 65 × 7 cm) ;
- huit fragments de tores de laurier, qui proviennent de l’adoucissement de la toiture, à la jonction des parties concave et convexe (inv. 2014.00.1122 : 79,4 × 18 × 9 cm ; inv. 2014.00.1123 : 86 × 18,8 × 8 cm ; inv. 2014.00.1124 : 83 × 19,5 × 8,5 cm ; inv. 2014.00.1125 : 79,5 × 19,5 × 9,5 cm ; inv. 2014.00.1126 : 74,5 × 19,5 × 8,5 cm ; inv. 2014.00.1127 : 97 × 19,8 × 9,6 cm ; inv. 2014.00.1128 : 77 × 16,4 × 9,4 cm ; inv. 2014.00.1129 : 79 × 23 × 11,5 cm) ;
- deux cartouches, qui proviennent des frontons (inv. 2014.00.1252 : 92 × 135 × 24 cm ; inv. 2014.00.1260 : 96 × 82 × 24 cm) ;
- quatre boucliers et trophées d’armes, qui proviennent des frontons (inv. 2014.00.1229 : 49 × 60 × 10 cm ; inv. 2014.00.1253 : 58 × 92 × 19 cm ; inv. 2014.00.1254 : 58 × 92 × 19 cm ; inv. 2014.00.1255 : 43 × 97 × 7 cm) ;
- un fragment de trophée formé de carquois et de branches de palmes, qui provient d’un des frontons (inv. 2014.00.1257 : 39 × 68 × 23 cm) ;
- deux casques, qui proviennent des frontons (inv. 2014.00.1135 : 36,7 × 33 × 32 cm ; inv. 2014.00.1132 : 64 × 83 × 23,5 cm).
En revanche, les trois bandeaux de coquillages encore conservés (inv. 2014.00.1133 : 30 × 73 × 14 cm ; inv. 2014.00.1134 : 21 × 53 × 18 cm ; inv. 2014.00.1138 : 22 × 86 × 17 cm) semblent ne pas provenir des pavillons du bosquet des Dômes.
Les façades des pavillons étaient ornées de huit trophées d’armes illustrant le thème des quatre parties du monde.
Mentionnés par les sources comptables, ces trophées de plomb étaient dus à Buirette et Lespingola1919. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1284.. Aucun d’entre eux n’est aujourd’hui localisé, même sous forme de fragment.
En vertu du marché daté du 24 août 1679, l’orfèvre Pierre Ladoyreau s’engagea à fournir quatre trophées d’armes de 8 pieds de haut (environ 260 cm) et 20 pouces de large (environ 55 cm)2020. Marché passé avec Ladoyreau, 24 août 1679.. Le marché précise que Ladoyreau doit travailler d’après des modèles définis par les sculpteurs Buirette et Lespingola. En juin 1681, Ladoyreau fut rétribué « pour les huit trophées des deux sallons de la Renommée2121. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 63. » : placés à l’intérieur des pavillons, ces trophées de bronze étaient peut-être les répliques des trophées de plomb extérieurs.
En 1699, cinq de ces trophées furent volés. Les sources comptables révèlent le nom du voleur, Antoine Coulon, dit des Roziers, « qui a esté exécuté à mort pour avoir volé les cinq trophées de bronze du pavillon de la Renommée2222. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. IV, col. 560. ».
La restauration des reliefs fut confiée au sculpteur et fondeur Jacques Desjardins, neveu de Martin Desjardins, rétribué en 17002323. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. IV, col. 449, paiements d’août-novembre 1699, et col. 591, paiement du 28 novembre 1700 ; Mémoire de sculpture par Desjardins, [1700]..
Trois fragments de ces trophées subsistent. Ils ont été offerts à Versailles par l’antiquaire Lejeune en 1972 : L’Amérique (MV 8460 : 79 × 51 × 3 cm), L’Asie (MV 8461 : (80 × 52 × 7 cm) et un Casque (MV 8462 : 57,5 × 38,5 × 8 cm).
La balustrade circulaire
Le premier paiement concernant le décor sculpté de la balustrade circulaire date de mai 16762424. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 902.. Il est versé à François Girardon « et consors », c’est-à-dire à des associés dont il est le mandataire. Les registres comptables consignent encore un autre paiement en 1677, puis, au printemps 1679, le parfait paiement2525. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 963 et 1160..
La balustrade dont il est question est celle qui, de forme circulaire, entoure et surplombe le bassin central. Elle est interrompue par quatre escaliers, qui permettent de gagner la périphérie du bassin central.
Girardon et ses associés exécutèrent quarante-quatre reliefs de marbre (MR 2685 à MR 2728).
Les sculpteurs associés à Girardon sont nommés pour la première fois par le guide de Combes, qui indique que Girardon a été leur maître d’œuvre2626. Combes, 1681, p. 99-100. : « Le sieur Girardon, l’un des sculpteurs du roy, a donné le dessein et les modelles de tous les trophées d’armes qui sont autour de la fontaine de la Renommée, tant de ceux qui sont de bronze doré que de ceux qui sont en bas-relief sur le marbre blanc, et il en a fait le quart. Le reste a esté fait par les sieurs Maseline, Gavon et Raon. »
Gavon, qui n’existe pas, serait alors une déformation de Guérin2727. Guérin reçut un paiement de 1 200 livres, le 12 novembre 1676, « à compte de la Renommée » (Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 902)..
Selon le guide de Jean-Aymar Piganiol de La Force, publié en 1701, les sculpteurs de la balustrade ont été François Girardon, Gilles Guérin et Pierre Mazeline2828. Piganiol de La Force, 1701, p. 299-300..
Selon le guide de Combes, « ces trophées sont composez de toutes les armes dont se servent chaque nation, avec des couronnes qu’on donne pour récompense à la vertu guerrière. Toutes ces sortes d’armes servent d’ornement aux victoires, aux triomphes et à la gloire de notre grand monarque2929. Combes, 1681, p. 100. ».
Vingt-quatre reliefs ornent les dés de la balustrade. De forme carrée, ils sont composés de manière assez simple, selon trois grandes familles de modèles : les trophées à motif de bouclier (A), ceux à motifs croisés (B), ceux à motif de casque (C). Depuis l’entrée historique du bosquet, située au nord, et en parcourant la balustrade dans le sens des aiguilles d’une montre, ces trophées sont disposés selon les quatre séquences suivantes : ABCCBA, ACBBCA, ACBBCA, ACBBCA. En position liminaire, les boucliers sont donc toujours placés de part et d’autre des escaliers.
Alternant avec les dés, à l’aplomb des balustres, mais nettement en contrebas, sous les banquettes de marbre, les vingt panneaux rectangulaires ornant le soubassement de la balustrade présentent des compositions d’attributs guerriers disposés de part et d’autre d’un motif central – coiffe exotique, proue de navire, couronne, casque, bouclier –, accroché à une attache par un nœud.
Un seul relief (MR 2726) fait exception : l’attache centrale retient un bélier.
À la différence de la première série, la répartition des reliefs, qui comprennent des motifs beaucoup plus variés, semble aléatoire.
Girardon est crédité du dessin et des modèles de tous ces trophées. De fait, trois d’entre eux sont reproduits, à l’envers, par la planche VI (fig. 9) de la Gallerie de Girardon : le no 8, « Trophées du dessein de F. Girardon, modèles de ceux de marbre qui sont à Versailles », correspond au cinquième relief carré de la balustrade (MR 2689), composé d’une couronne triomphale de laurier, de flèches et d’un rameau de chêne ; le trophée no 16, dit « des couronnes antiques », qui correspond au troisième trophée rectangulaire (MR 2711), comporte en son centre une couronne civique, constituée de deux rameaux de chêne ; le no 28, « Trophées à l’antique, du dessein du même [Girardon], modèle de ceux de marbre qui sont à Versailles », correspond au deuxième relief carré de la balustrade (MR 2686), consistant en une couronne murale, des flèches et un rameau de chêne.
Il revient à Dean Walker d’avoir identifié, à partir d’une mention restée manuscrite de Mariette, onze estampes représentant des modèles de trophées3030. Walker, 1982, p. 157-158.. Dix d’entre elles peuvent être mises en rapport avec des reliefs du bosquet des Dômes : deux trophées carrés (les premier et sixième, MR 2685 et MR 2690) et huit trophées rectangulaires (les premier, deuxième, quatrième, cinquième, sixième, neuvième, douzième et treizième de l’ensemble : MR 2709, MR 2710, MR 2712, MR 2713, MR 2714, MR 2717, MR 2720 et MR 2721).
Selon le guide de Combes, Girardon fut non seulement l’auteur des quarante-quatre modèles différents de reliefs, mais il en exécuta le quart, c’est-à-dire onze trophées3131. Combes, 1681, p. 100..
Il est possible qu’il s’agisse des reliefs (MR 2685, MR 2690, MR 2709, MR 2710, MR 2712, MR 2713, MR 2714, MR 2717, MR 2720 et MR 2721) correspondant aux dix modèles gravés identifiés par Dean Walker, ainsi que du relief rectangulaire (MR 2711) qui figure sur la planche VI (fig. 9) de la Gallerie de Girardon, dont la légende laisse penser qu’il a pu être exécuté par Girardon lui-même.
Les autres reliefs furent sculptés par Guérin, ainsi que par Mazeline et peut-être aussi Raon.
Le guide de Combes mentionne aussi des reliefs de bronze doré, dont Girardon serait l’auteur des dessins et des modèles3232. Combes, 1681, p. 100..
Peut-être s’agit-il des balustres de fer doré qui, intégrés à la balustrade de marbre blanc, alternaient à l’origine avec les trophées carrés.
Ces balustres de fer furent forgés par Nicolas Delobel et dorés à partir de mars 1677 par Jacques Bailly3333. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 856, 898 et 960 ; Combes, 1681, p. 98. Selon la description des jardins publiée à l’occasion de la visite des ambassadeurs de Siam, ces balustres étaient de bronze doré (Mercure galant, novembre 1686, p. 174).. Ils sont connus par deux dessins, l’un (fig. 10) conservé à Stockholm et l’autre (fig. 11), à la sanguine, conservé à la Bibliothèque nationale de France. Ils furent remplacés en 1705 par d’autres, plus simples, en marbre de Languedoc3434. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. IV, col. 1186, paiements au marbrier Antoine Cuvillier..
En 1794, le sculpteur Amable Boichard fut chargé de supprimer les couronnes sculptées sur les reliefs3535. Mémoire de sculpture par Boichard, 29 août 1794..
En 1894-1895, le sculpteur Henri-Charles Maniglier fut chargé de la « restauration des motifs de sculpture sur marbre de la balustrade extérieure du bosquet des Dômes, compris toutes réparations, morceaux rapportés, encaustiquage et tout travail nécessaire à la remise en parfait état de cette balustrade, comprenant les motifs du haut et du bas3636. Mémoire de sculpture par Maniglier, 18 octobre 1895. ».
Les sculptures du pourtour du bosquet des Dômes
« Huit piédestaux des figures de la Renommée avec les huit modelles » furent inscrits au chapitre des aménagements prévus en 16773737. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 942.. Il s’agit des huit socles du pourtour du bosquet des Dômes.
En mars 1678, les huit modèles étaient en place, dus à Philippe de Buyster, Jean Drouilly, Noël Jouvenet, Pierre Legros, Benoît Massou, Pierre Mazeline, Jean Raon et Thomas Regnaudin3838. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1048..
Tous ces sculpteurs étaient alors concernés par la Grande Commande : les modèles en question étaient ceux des allégories de marbre qu’ils étaient encore en train de sculpter. Quatre d’entre eux sont identifiables sur le dessin d’Israël Silvestre (fig. 1) conservé au Louvre : de gauche à droite, c’est-à-dire d’est en ouest, La Nuit de Raon (Vjs 1109), L’Automne de Regnaudin (Vjs 1110), L’Europe de Mazeline (Vjs 697) et Le Sanguin de Jouvenet (Vjs 221).
Le Poème satirique de Buyster (Vjs 98), Le Poème héroïque de Drouilly (Vjs 161), L’Eau de Legros (Vjs 391) et La Terre de Massou (Vjs 696) devaient se trouver dans la partie septentrionale du bosquet, qui n’est pas figurée par le dessin de Silvestre.
En septembre 1681, Girardon fut rémunéré, à hauteur de 534 livres, « pour un modèle de groupe de figures à la fontaine de la Renommée3939. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 20, paiement du 21 septembre. ». Le dessin de Silvestre (fig. 1) montre deux groupes et laisse deviner deux socles symétriques, pour deux autres groupes, de part et d’autre de l’entrée, alors unique, du bosquet4040. Hedin, 1997, p. 279-280..
Le modèle du groupe de Girardon (Vjs 1006), sans doute en plâtre, est donc l’une de ces quatre compositions.
Les deux modèles (Vjs 1007 et Vjs 1008) qui sont visibles sur le dessin de Silvestre ne correspondent à aucune œuvre connue de Girardon. Ils évoquent, avec presque trente ans d’avance, la Nymphe au carquois et la Nymphe à la colombe de Nicolas Coustou, toutes deux réalisées pour Marly4141. Paris, musée du Louvre, département des Sculptures, MR 1799 et MR 1800..
La présence de ces groupes fut de courte durée. En 1681, le guide de Combes signale la présence de « dix statues, ou pour mieux dire leurs modelles », autour du bosquet4242. Combes, 1681, p. 99..
L’état décrit par le guide de Combes est illustré par la gravure d’Israël Silvestre intitulée Fontaine de la Renommée dans le jardin de Versailles (fig. 12) et datée de 16824343. Hedin, 1997, p. 279. : les deux groupes mystérieux (Vjs 1007 et Vjs 1008) du dessin du même Silvestre ont disparu, remplacés par le modèle de L’Heure de Midi de Gaspard Marsy (Vjs 655) et par celui du Printemps de Laurent Magnier (Vjs 694). Quant aux modèles de La Nuit (Vjs 1109) et du Sanguin (Vjs 221), ils ont respectivement cédé leur place aux modèles de L’Afrique de Georges Sibrayque et Jean Cornu (Vjs 128) et de L’Asie de Léonard Roger (Vjs 671).
L’état décrit par le guide de Combes est confirmé par un plan général des jardins (fig. 13) datable de 1680-1681, conservé aux Archives nationales : les deux groupes (Vjs 1007 et Vjs 1008) du dessin de Silvestre ont été remplacés par des socles carrés, conformes à ceux des autres statues, tandis que les deux groupes (Vjs 1006) de l’entrée ont disparu.
En 1683, dix-sept sculptures en marbre de la Grande Commande furent transférées de Paris à Versailles et installées, tant au bosquet des Dômes que sur le parterre d’Eau4444. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 316, parfait paiement d’août 1683 au voiturier Nicolas Richon..
Il est probable que les dix plâtres du bosquet des Dômes aient alors été remplacés par les versions en marbre (MR 1792, MR 2050, MR 2082, MR 2038, MR 1772, MR 1838, MR 2016, MR 2048, MR 2045 et MR 2085) correspondantes.
Là encore, cet ensemble ne devait pas rester longtemps en place.
Les statues d’Acis (MR 1884) et de Galatée (MR 2101) de Jean-Baptiste Tuby quittèrent la grotte de Téthys avant avril 1684, probablement pour le bosquet des Dômes4545. Mémoire à l’attention de Louvois, 18 avril 1684, où il est question des « deux figures qui estoient dans les niches » de la grotte de Téthys ; Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 439, paiements des 9 juillet et 27 août à François Girardon « pour ses peines et soings à faire transporter les figures de la grotte »..
Provenant également de la grotte de Téthys, le groupe d’Apollon servi par les nymphes (MR 1866) fut installé avant la fin de l’année 1684 au bosquet des Dômes4646. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 619, paiement à François Girardon pour les « soins qu’il a pris à faire transporter, de la grotte à la Renommée, le groupe d’Apolon »..
Les deux groupes des Chevaux du Soleil (MR 1873 et MR 2044) furent vraisemblablement installés au même moment4747. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 428 (paiement du 17 décembre 1684 au maçon Guillaume Tarade « pour piédestaux qu’il fait aux Bains d’Apollon ») et 603 (parfait paiement du 15 avril 1685 pour les « modèles des marches et consolles qu’il a fait au pied des grouppes des Bains d’Apollon »)..
Les deux statues et les trois groupes provenant de la grotte de Téthys ne purent trouver place au bosquet des Dômes que moyennant le départ des sculptures qui s’y trouvaient.
Les sculptures de la Grande Commande qui étaient installées – ou devaient encore l’être – sur le parterre d’Eau en septembre 1683, furent appelées dès la fin 1683 à orner d’autres emplacements des jardins, notamment le parterre du Nord : elles ont alors pu être rejointes par leurs consœurs en marbre du bosquet des Dômes.
Les sculptures provenant de la grotte de Téthys occupèrent six emplacements : le groupe d’Apollon servi par les nymphes (MR 1866) fut placé dans la niche axiale du bosquet, en face de l’entrée, à la place jusque-là occupée par L’Heure de Midi de Marsy (MR 2045) et par Le Printemps de Magnier (MR 2038) ; les groupes des Chevaux du Soleil (MR 1873 et MR 2044) furent disposés de part et d’autre, celui de Guérin à l’est, à la place de L’Automne de Regnaudin (MR 2082), celui des frères Marsy à l’ouest, à la place de L’Europe de Mazeline (MR 2050) ; la statue de Galatée (MR 2101) trouva place au-delà du groupe de Guérin, à l’emplacement occupé par L’Afrique de Sibrayque et Cornu (MR 1792), celle d’Acis (MR 1884) au-delà du groupe des Marsy, à l’emplacement occupé par L’Asie de Roger (MR 2085). C’est ce que montrent la gravure de Charles-Louis Simonneau, dit Simonneau le jeune (fig. 2), datée de 1688, le tableau de Jean Cotelle (fig. 3), commandé en 1688, et un dessin anonyme et non daté conservé à la Bibliothèque nationale de France (fig. 4).
En 1686, le sculpteur Jean Drouilly fut rétribué « à compte de la sculpture et ornemens de marbre qu’il fait aux terrasses sous les groupes des Bains d’Apollon4848. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 890, paiements de septembre-novembre 1686. ».
La nature de cette intervention est difficile à identifier, dans la mesure où les socles provenant de la grotte de Téthys furent réutilisés.
Selon toute vraisemblance dès 1684, la statue d’Amphitrite de Nicolas Massé (MR 1753) fut placée sur le pourtour du bosquet4949. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 469, paiement du 27 août 1684, pour un montant de 1 100 livres, au banquier Formont, « pour une figure de marbre de l’Amphitrite, qu’il a livré pour les jardins de Versailles ».. Elle y est attestée par l’inventaire de 16865050. Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1686, p. 79-80. Le nom de Massé est indiqué par l’Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1erjanvier 1694, p. 10..
Elle fut disposée sur le premier socle au-delà de la statue de Galatée (MR 2101), c’est-à-dire sur le deuxième socle à gauche à partir de l’entrée, alors unique5151. Piganiol de La Force, 1701, p. 304..
Sculptée dans le marbre à partir d’un modèle de petite taille dû à Michel Anguier et datant de 1652, elle avait probablement été prévue à l’origine pour l’appartement des Bains5252. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. I, col. 1290, paiement de 1 000 livres à Michel Anguier « sur sa figure de marbre pour l’appartement des Bains ». Sur l’Amphitrite tranquille de Michel Anguier, voir Catalogue d’exposition, Bronzes français, 2008, p. 206-207 (notice de Ian Wardropper), et La Moureyre, 2009.. Fille du dieu Océan, Amphitrite est représentée accompagnée du dauphin qui, selon Piganiol de La Force, fut envoyé par Neptune pour la persuader « qu’elle devoit aimer un dieu qui l’aimoit si tendrement et pour lequel elle n’avoit eu jusqu’alors que de l’indifférence : le dauphin réussit dans sa négociation et Neptune, pour le récompenser d’un service qui lui avoit été si agréable, en fit un astre5353. Piganiol de La Force, 1701, p. 304-305. ». L’œuvre convenait parfaitement pour étoffer le programme de la grotte de Téthys.
Publié par le Mercure galant à l’occasion de la visite des ambassadeurs de Siam en 1686, le descriptif des jardins de Versailles mentionne un projet d’aménagement complémentaire du bosquet des Dômes5454. Mercure galant, novembre 1686, p. 176-177. : « On travaille à quatre groupes de figures en marbre pour mettre sur 4 grands piédestaux qui sont dans ce bosquet. Le premier est le Point du jour, représenté par un jeune homme qui tient un flambeau et qui a des nuages à ses pieds, et un hibou qui paroist fuir. Il est aussi accompagné d’un zéphire qui souffle. Dans le second de ces groupes paroistra l’Aurore répandant des fleurs et descendant de son char. Le troisième représentera Arion invoquant les dieux et monté sur un dauphin. On verra dans le quatrième Leucothoé recevant les offrandes des nautonniers. » Quatre paiements de 1686 confirment l’existence de cette commande5555. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 988, 990 et 993. Les premiers paiements à Magnier indiquent que son œuvre, L’Aurore (MR 2037), est destinée au bassin de Téthys, c’est-à-dire le bassin nord du parterre d’Eau : il s’agit probablement d’une confusion avec une autre œuvre de Magnier commandée en 1685, le modèle du groupe de Nymphe et enfant au trident destiné à être traduit en bronze (inv. 1850.8930) pour le bassin nord du parterre d’Eau. : le 24 février à Joseph Rayol, le 3 mars à Pierre Legros, Philippe Magnier et Jean Raon.
Réparties sur le pourtour du bosquet, les nouvelles sculptures sont visibles sur la gravure de Simonneau le jeune (fig. 2), datée de 1688, et le tableau de Jean Cotelle (fig. 3), commandé en 1688 : Arion de Raon (MR 2078) et L’Aurore de Philippe Magnier (MR 2037) dans la partie orientale et, en face, dans la partie occidentale, Leucothée de Rayol (MR 2090) et Le Point du jour de Legros (MR 2019).
La gravure de Simonneau (fig. 2) permet de voir qu’Acis (MR 1884) et Galatée (MR 2101), mais aussi les nouvelles œuvres ont été disposées sur des socles d’un même modèle, orné de coquilles et de congélations, conforme à ceux qui, dans la grotte de Téthys, supportaient déjà Acis et Galatée.
Fin 1686, François-Charles Caffieri, fils de Philippe Caffieri et lui-même sculpteur, fut rétribué « à compte des ornemens de coquilles et glaçons qu’il fait sur les socles de marbre pour porter les figures dans les Bains d’Apollon5656. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 890. » : connu par une mention, son mémoire fait état de six socles5757. Journal de paiements et d’enregistrement des mémoires et rôles, 1683-1689, fol. 104v, mention, à la date du 28 avril 1687, d’« un mémoire de Caffieri, sculpteur en marbre, pour ouvrages faits à six pieds d’estaux des figures des Bains d’Apollon dans le parc de Versailles en l’année 1687, contenant 4 articles » : Caffieri a dû intervenir dès 1686 sur au moins trois des socles – ceux d’Acis, de Galatée et d’Amphitrite, décrits avec leurs coquilles et leurs congélations au moment de l’inventaire de 1686, qui a été dressé en août et septembre 1686 (Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1686, p. 79-80).. Son intervention fut achevée avant avril 16875858. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 1115, paiement du 31 mars 1687..
La gravure de Simonneau (fig. 2) donne toutefois une vision anticipée de l’aménagement sculpté du bosquet. Commandées au printemps 1686, date de la publication du récit de l’ambassade de Siam, les sculptures étaient toujours en cours d’exécution en août 1689, date du Mémoire des figures, groupes et termes de marbre qui sont dans les atteliers des sculpteurs et de l’estat où sont ces ouvrages5959. Mémoire du 28 août 1689, p. 240-242..
Ce document mentionne les « quattre figures de marbre ordonnées par Monseigneur de Louvois pour les 4 piédestaux vuides aux Bains d’Apollon, sçavoir : Le Point du jour [MR 2019], d’après un petit modelle de M. Girardon, exécuté par le sieur Legros, figure de 5 pieds 10 pouces de haut, pourroit estre fini dans 6 mois ; L’Aurore [MR 2037], par le sieur Magnier fils, d’après un petit modèle de M. Girardon, il a travaillé luy-même au grand modèle, même grandeur que celle cy-dessus, il faut un an pour l’achever ; Arion [MR 2078], par le sieur Raon, d’après un petit modèle de M. Girardon, pourroit estre finie dans six mois ; Leucothée [MR 2090], par le sieur Rayolle, d’après un petit modèle de M. Girardon, id., pourroit estre finie dans deux mois ».
Selon Claude Nivelon, les quatre sculptures du bosquet des Dômes, L’Aurore (MR 2037), Le Flambeau du jour (MR 2019), Arion (MR 2078) et Leucothée (MR 2090), ont été sculptées à partir de dessins de Charles Le Brun6060. Vie de Le Brun, vers 1699, p. 418.. Pour autant, aucun dessin de Le Brun ne peut être mis en rapport avec cet ensemble.
Des quatre sculptures commandées en 1686, la première installée fut la statue de Leucothée de Rayol (MR 2090), achevée au moins dès 16906161. Un paiement de 1690 mentionne le transfert, déjà effectué, de la statue de Paris à Versailles (Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. III, col. 434).. Elle représente Ino – la fille de Cadmus qui s’est suicidée après avoir été frappée de folie par Junon – devenue Leucothée après avoir été métamorphosée en déesse par Neptune, à la demande de Vénus6262. Piganiol de La Force, 1701, p. 301. : « Le pouvoir d’Ino sur les flots est ici marqué par l’aviron qu’elle tient et par le vaisseau qui est près d’elle. »
La gravure de Charles-Louis Simonneau (fig. 2) montre, par anticipation, l’œuvre installée dans la partie occidentale du bosquet, sur le socle mitoyen de celui d’Acis.
Le descriptif de Piganiol de La Force confirme que, en 1701, Leucothée (MR 2090) était en face d’Amphitrite (MR 1753), c’est-à-dire sur le deuxième socle à droite à partir de l’entrée, alors unique6363. Piganiol de La Force, 1701, p. 300-305..
C’est seulement le 13 janvier 1696 que fut installée la deuxième sculpture, Arion de Raon (MR 2078)6464. La date d’installation de l’œuvre au bosquet des Dômes est indiquée par une annotation marginale sur l’Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1erjanvier 1694, p. 10..
Selon la vision anticipée offerte en 1688 par la gravure de Simonneau (fig. 2), Arion (MR 2078) occupe le socle de l’Amphitrite (MR 1753), c’est-à-dire le deuxième socle à gauche à partir de l’entrée du bosquet.
Comme l’indique le guide de Piganiol de La Force en 1701, il fut en fait placé sur le premier socle à gauche de l’entrée, alors unique, du bosquet6565. Piganiol de La Force, 1701, p. 305.. Il fut par conséquent le voisin d’Amphitrite, avec laquelle il présente une parenté formelle, le motif des dauphins.
Selon Piganiol de La Force, à propos d’Arion6666. Piganiol de La Force, 1701, p. 305-306. : « Hérodote dit qu’il florissoit du tems que Périandre régnoit à Corinthe. Le même auteur raconte qu’après qu’il eut demeuré assez longtems à la cour de ce prince, il alla voyager en Italie et en Sicile, où il amassa des biens considérables, et qu’ayant souhaité de retourner à Corinthe, il confia sa personne et ses richesses à des matelots qui étoient de cette ville. Dès qu’ils furent en pleine mer, ils résolurent de s’en défaire pour s’emparer de ses richesses. Il les pria instamment de vouloir lui permettre de chanter avant qu’ils le fissent mourir, espérant de les attendrir par ses tristes accens, mais ils furent sourds à toutes ses offres et lui proposèrent ou de se tuer lui-même ou de se jeter incessamment dans la mer. Il prit ce dernier parti et trouva les dauphins plus sensibles à l’harmonie de sa lyre que n’avoient été les hommes. Ils le portèrent au cap Ténare, qui est aujourd’hui le cap de Matapan, d’où il alla raconter à Périandre l’histoire de son naufrage et ce prince fit mourir les matelots. »
Le Point du jour (MR 2019) de Legros fut installé au bosquet des Dômes en juin 16986767. La date d’installation de l’œuvre au bosquet des Dômes est indiquée par une annotation marginale sur l’Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1erjanvier 1694, p. 10.. L’allégorie s’inspire de la physionomie apollinienne pour représenter le moment où la lumière paraît pour dissiper la nuit – c’est ainsi qu’elle est désignée sous le titre Le Phosphore par le premier paiement de 16866868. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 993, paiement du 3 mars 1686..
Comme le précise l’édition de 1701 du guide de Piganiol de La Force, Le Point du jour (MR 2019) fut installé à côté de Leucothée (MR 2090) et en pendant à Arion (MR 2078), c’est-à-dire sur le premier socle à droite de l’entrée, alors unique, du bosquet6969. Piganiol de La Force, 1701, p. 300..
La statue de L’Aurore (MR 2037) ne fut installée au bosquet des Dômes qu’en 17047070. La date de son installation est indiquée par le parfait paiement (Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. V, col. 217, paiement du 29 octobre 1709)..
Le modèle de L’Aurore figure, en position inversée, sur la planche VI (fig. 9) de la Gallerie de Girardon, associé au numéro 6 : « Flore, petit modèle de cire de F. Girardon, qui a servi à celle de Versailles. »
L’œuvre figure aussi sur un dessin du fonds Robert de Cotte, ainsi annoté7171. Agence des Bâtiments du roi (fonds Robert de Cotte), vers 1700, dessin no 2009 (microfilm F 001781). : « L’Aurore, commencé par le sieur Magnière à Paris, esbauchée, marbre ; il y en a une pareille de bronze, non réparée, à l’Arcenal ; 6 pieds 5 pouces de hault ; Magnier a receu, à compte de la figure représentant L’Orore, 1 700 livres », ce qui permet de dater ce relevé entre novembre 1687 et février 16887272. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. II, col. 988 et 1180 (paiements des 3 mars-22 septembre 1686 et du 2 novembre 1687) et t. III, col. 99 (paiement du 1er février 1688)..
D’un geste très gracieux, l’allégorie répand des fleurs : c’est l’aurore qui, conforme à l’image homérique, ouvre la barrière du jour de ses doigts de rose après avoir attelé les chevaux du Soleil. C’est sans doute la présence de ces fleurs qui lui a valu l’appellation concurrente de la déesse Flore, épouse de Zéphyr, le fils de l’Aurore. Si les sources comptables désignent l’œuvre sous l’appellation de « l’Aurore », le nom de « Flore » est celui employé par le guide de Piganiol de La Force7373. Piganiol de La Force, 1707, p. 315..
Le char de L’Aurore, qui figure sur le dessin du fonds Robert de Cotte et sur la planche VI (fig. 9) de la Gallerie de Girardon, n’a pas été sculpté dans le marbre, où il est remplacé par un amoncellement de nuages : ce changement de parti, inexpliqué, est peut-être dû à un accident au cours de la taille du bloc de marbre.
En 1686, les premiers paiements précisent que Magnier élabore lui-même le modèle à grandeur, à partir du petit modèle qui lui a été fourni par Girardon. En 1689, la participation de Girardon au grand modèle est explicitement signalée : elle est peut-être liée à ce changement de parti.
En vertu du projet initial, énoncé en 1686 par le Mercure galant, L’Aurore (MR 2037) n’aurait pu trouver place au sein du bosquet des Dômes que moyennant le départ de l’Amphitrite (MR 1753), dont elle aurait occupé le socle – tous les autres socles étant désormais pris par les œuvres provenant de la grotte de Téthys et par celles issues de la commande de 1686.
Selon la vision anticipée offerte par la gravure de Simonneau (fig. 2) en 1688 et le tableau de Cotelle (fig. 3), c’est Arion (MR 2078) qui occupe le socle de l’Amphitrite, L’Aurore étant placée sur le premier socle à gauche en entrant dans le bosquet.
Quoi qu’il en soit, l’Amphitrite devait être vouée à quitter le bosquet.
Le délai relativement tardif d’installation de L’Aurore (MR 2037) reflète peut-être une certaine hésitation sur la destinée de l’Amphitrite. Cette hypothèque fut précisément levée en 1704.
À l’automne 1704, selon le témoignage du marquis de Dangeau, « le roi […] fait ouvrir beaucoup d’allées nouvelles dans ses bosquets, qui embelliront fort le jardin, qu’il abandonne au public. Il n’y aura plus rien de renfermé que le Labyrinthe7474. Journal de Dangeau, 1684-1720, t. X, p. 189, 29 novembre 1704. ».
Cette nouvelle politique d’ouverture entraîna d’importantes modifications au bosquet des Dômes, qui fut dès lors accessible par une seconde entrée, directement reliée à l’allée Royale et située à l’emplacement occupé par le groupe d’Apollon servi par les nymphes (MR 1866).
En prévision de l’ouverture de cette allée, l’œuvre de Girardon fut déplacée durant l’été 17047575. Hernmarck, Weigert, 1964, p. 334-335, lettres de Daniel Cronström à Nicodème Tessin, 18 juillet 1704 (« on commence à détruire Versailles sans donner au temps celluy de le faire : l’on défaict actuellement le bosquet des Bains d’Apollon pour en transporter les statues à Marly ») et 21 août 1704 (« on n’a pas mené les statues du Bain d’Apollon à Marly comme je vous l’avois mandé : on les a placées d’une autre manière dans le bosquet du Chesne-Vert, qui a entièrement changé de face par là et est devenu fort beau »)..
Après le départ des œuvres provenant de la grotte de Téthys, le bosquet prit son appellation définitive de bosquet des Dômes.
Doté d’une nouvelle entrée, le bosquet des Dômes allait offrir, désormais, deux emplacements supplémentaires pour des sculptures.
Conformes au modèle en vigueur, deux nouveaux socles furent alors exécutés, avant mars 1705, par Armand-Louis Solignon, dit Armand, et Nicolas Monthéan7676. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. IV, col. 1184..
Amphitrite (MR 1753) put donc demeurer au sein du bosquet, L’Aurore (MR 2037) prenant la place du groupe des Chevaux du Soleil des frères Marsy (MR 2044), tandis qu’une nouvelle sculpture, Callisto, dite aussi Compagne de Diane (MR 1850), sculptée par Anselme Flamen en 1696 et provenant de Marly vint occuper l’emplacement laissé vacant par le départ du groupe des Chevaux du Soleil de Guérin (MR 1873).
Le nouveau dispositif est décrit en 1707 par Piganiol de La Force77787. Piganiol de La Force, 1707, p. 313-318..
Ainsi, depuis l’entrée historique du bosquet, dans le sens des aiguilles d’une montre, se succèdent : Arion de Raon (MR 2078), Amphitrite de Massé (MR 1753), Galatée de Tuby (MR 2101), Callisto de Flamen (MR 1850), L’Aurore de Magnier (MR 2037), Acis de Tuby (MR 1884), Leucothée de Rayol (MR 2090) et Le Point du jour de Legros (MR 2019).
Publiée en 1714, la gravure d’Antoine Hérisset d’après un dessin du fontainier Dominique Girard, Fontaine des Dômes (fig. 6), n’est pas fiable.
Paru la même année, le plan de Jean Raymond d’après Dominique Girard ne donne aucune précision sur l’emplacement des œuvres.
Quant à la cinquième édition, en 1724, elle fournit une description conforme à celle de l’édition de 17077878. Piganiol de La Force, 1724, t. II, p. 156-161..
Publiée en 1730, la sixième édition du guide de Piganiol de La Force est différente7979. Piganiol de La Force, 1730, t. II, p. 164-169..
Ainsi, depuis l’entrée historique du bosquet, dans le sens des aiguilles d’une montre, se succèdent : Arion de Raon (MR 2078), Amphitrite de Massé (MR 1753), L’Aurore de Magnier (MR 2037), Callisto de Flamen (MR 1850), Acis de Tuby (MR 1884), Galatée de Tuby (MR 2101), Le Point du jour de Legros (MR 2019), Leucothée de Rayol (MR 2090).
L’un des deux dessins (fig. 5) conservés à la Bibliothèque nationale de France, évoqué plus haut, non daté et anonyme, représente cette disposition.
Paru en 1746, le plan de l’abbé Jean Delagrive n’apporte aucune précision sur l’emplacement des œuvres.
L’état décrit en 1730 est confirmé par le plan de l’abbé Delagrive publié en 1753, Bosquets de Versailles (fig. 14), par le plan de Contant de La Motte publié en 1783, Nouveau Plan de Versailles, et par les descriptions rédigées par Louis-Jacques Durameau en 1787 et par Michel-Antoine Garreau en 18168080. Description par Durameau, 1787, p. 141-142 ; Garreau, 1816, p. 317-325..
L’état décrit en 1730 perdura jusqu’au milieu du xixe siècle. Toutes les sculptures du pourtour du bosquet des Dômes furent transférées à Saint-Cloud au plus tard en 1845, date à laquelle elles sont attestées autour du bassin des Vingt-Quatre-Jets8181. Inventaire des sculptures des jardins du château de Saint-Cloud, 1845. Voir aussi Notice du palais de Saint-Cloud, 1845, p. 47-48 (Les Vingt-Quatre Jets). Quatre d’entre elles (Acis, Galatée, L’Aurore et Arion) sont visibles sur une vue stéréoscopique du bassin des Vingt-Quatre-Jets (Furne et Tournier, 1861-2)..
L’inventaire de 1850 signale huit nouvelles sculptures au bosquet des Dômes : la Diane de René Frémin (MR 1862), Isis (MR 236), le Faune grec Mazarin (MR 1917), le Bacchus de Robert Le Lorrain (MR 1806), une Vénus Médicis (MR 1995), une Femme romaine (MR 1923), une seconde Femme romaine (MR 1924), une Impératrice (MR 233).
En recoupant le descriptif fourni par le catalogue d’Eudore Soulié et l’ordre suivi par l’inventaire de 1863-1864, il est possible de connaître l’emplacement de ces sculptures8282. Soulié, 1859-1861, t. III, 1861, p. 520 ; État des sculptures des jardins des résidences impériales, 1863-1864, p. 30.. Ainsi, depuis l’entrée historique du bosquet, dans le sens des aiguilles d’une montre, se succèdent : le Faune grec Mazarin (MR 1917), une Impératrice (MR 233), une Vénus Médicis (MR 1995), Isis (MR 236), une Femme romaine, dite « Melpomène » (MR 1924), une seconde Femme romaine, dite « Thalie » (MR 1923), la Diane de Frémin (MR 1862) et le Bacchus de Le Lorrain (MR 1806)
La copie de la Vénus Médicis (MR 1995) provenait des Salles vertes de Trianon. Elle quitta le bosquet des Dômes en 1883 ou 1884.
Le Bacchus de Le Lorrain (MR 1806) provenait du bosquet du Rond-Vert. Il quitta le bosquet des Dômes en 1863 pour les allées d’Apollon au Grand Canal.
Il fut remplacé au bosquet des Dômes par la statue d’Aristée de Claude Bertin (MR 1759).
La Diane est en fait la Compagne de Diane de Frémin (MR 1862). Sculptée pour Marly, l’œuvre provenait du bosquet du Rond-Vert, où elle avait été placée avant 1787. Elle quitta le bosquet des Dômes en 1883 et fut transférée l’année suivante au musée du Louvre, où elle est aujourd’hui conservée.
Le Faune grec Mazarin (MR 1917) provenait également du bosquet du Rond-Vert. Il fut transféré au bosquet de l’Étoile en 18948383. Correspondance des conservateurs du musée de Versailles, 1893-1903, lettres de Pierre de Nolhac, conservateur du musée de Versailles, à Marcel Lambert, architecte en chef du domaine de Versailles, 2 et 3 juillet 1894..
La première Femme romaine (MR 1923) provenait des Salles vertes de Trianon. Elle n’est plus localisée depuis son retrait du bosquet des Dômes, probablement en 1896.
La statue d’Isis (MR 236) provenait du bosquet de la Reine, où elle avait été placée en 1829.
La seconde Femme romaine (MR 1924) provenait des Salles vertes de Trianon.
Pour l’Impératrice (inv. 1850.9611), l’inventaire de 1850 renvoie au no 233 de l’inventaire MR, statue d’Impératrice conservée, fragmentaire, en magasin à Versailles et mesurant 1,03 m de hauteur. Suite à son transfert de Saint-Cloud à Versailles en 1825, l’œuvre fut complétée en 1831 et 1832 par le sculpteur Jean-Baptiste Beaumont, auteur notamment de la tête et de la partie supérieure du buste. Au xviiie siècle, la statue avait orné la Salle des Quatre Figures des jardins de Trianon. Elle a été récemment identifiée (MV 9036) en réserve à Versailles.
Ces trois dernières sculptures, ainsi que l’Aristée de Bertin (MR 1759), furent probablement mises en réserve en 1896.
En 1896, sept des huit sculptures de l’état de 1704 furent remises en place au bosquet des Dômes8484. Correspondance des conservateurs du musée de Versailles, 1893-1903, lettre de Pierre de Nolhac, conservateur du musée de Versailles, à Albert Kaempfen, directeur des Musées nationaux, 6 août 1896.. Elles étaient revenues de Saint-Cloud depuis 1872. Quatre d’entre elles (MR 2101, MR 2037, MR 2019 et MR 2078) provenaient du bosquet de l’Arc de triomphe, les trois autres des réserves de Versailles (MR 1850, MR 1884 et MR 2090).
La huitième sculpture, l’Amphitrite de Massé (MR 1753), était au musée de Louvre depuis 1872.
En 1896, les sculptures furent remises en place selon l’état décrit par la gravure d’Antoine Hérisset (fig. 6), qui n’est pas fiable.
Ainsi, à l’exception d’Acis (MR 1884) et d’Arion (MR 2078), aucune sculpture ne fut replacée sur un des socles qu’elle avait occupé avant leur départ pour Saint-Cloud.
Due au sculpteur Jacques Bourdet, une copie (inv. 2009.00.085) de l’Amphitrite de Massé fut mise en place en 1984 au bosquet des Dômes.
Depuis 2009, les sculptures du bosquet des Dômes, parmi les plus belles des jardins de Versailles, ont été mises à l’abri et remplacées par des répliques : L’Aurore (MR 2037) en 2009, remplacée par une réplique (inv. 2010.00.014) en 2010 ; Galatée (MR 2101) en 2009, remplacée par une réplique (inv. 2010.00.007) en 2010 ; Le Point du jour (MR 2019) en 2010, remplacé par une réplique (inv. 2011.00.569) en 2011 ; Acis (MR 1884) en 2011, remplacé par une réplique (inv. 2012.00.685) en 2012 ; Callisto (MR 1850) en 2011, remplacée par une réplique (inv. 2012.00.687) en 2012 ; Arion (MR 2078) en 2013, remplacé par une réplique (inv. 2015.00.010) en 2015 ; Leucothée (MR 2090) en 2014, remplacée par une réplique (inv. 2015.00.030) en 2015.