Bosquet du Rond-Vert
Aménagé dans le cadre de la replantation des jardins de Versailles, entre 1774 et 1776, le bosquet du Rond-Vert est connu par le plan gravé de Contant de La Motte, publié en 1783, et par le Coup d’œil de Louis-Jacques Durameau, qui comporte également un plan dessiné11. Description par Durameau, 1787, p. 146-148..
Ancien Régime et Révolution
Outre le bassin de l’Île des enfants (inv. 1850.9573 à inv. 1850.9578 ; inv. 2012.00.670 à inv. 2012.00.672), qui ne changea pas d’emplacement, quatre sculptures ayant fait partie du décor de l’ancien bosquet du Théâtre d’Eau furent conservées pour le nouveau bosquet du Rond-Vert, mais à des emplacements différents.
Trois d’entre elles sont situées par le plan de Contant de La Motte :
- les deux sculptures antiques de Besançon, Jupiter (MR 251) et Junon (MR 542) – cette dernière sur sa gaine (MR 3163) –, disposées dans l’axe des accès est et nord du bosquet ;
- le groupe de Marsyas et Olympe Ludovisi de Jean-Baptiste Goy (MR 1821), disposé en face de l’entrée sud du bosquet.
Sous l’appellation de Bacchante, le plan du Durameau situe également la quatrième, le Bacchus de Robert Le Lorrain (MR 1806), dans la niche occidentale de la salle centrale du bosquet.
Par ailleurs, le plan de Contant de La Motte signale au bosquet du Rond-Vert, mais sans les localiser, deux statues de Faune. Il s’agit des Faunes Mazarin – le Faune romain (MR 1918) et le Faune grec (MR 1917) –, qui provenaient des bosquets détruits de la Girandole et du Dauphin. Le plan de Durameau les situe dans la salle centrale du bosquet du Rond-Vert, dans les niches nord et sud.
Le plan de Durameau permet en outre de savoir qu’une des niches de la salle centrale était occupée, en 1787, par la Diane ou Compagne de Diane de René Frémin (MR 1862). L’examen des plans postérieurs – celui de Charles Picquet, publié en 1821, et celui de Masson, publié en 1903 (fig. 1) – permet d’établir, une fois n’est pas coutume, que Durameau s’est trompé et a introduit un décalage dans le dispositif des sculptures de la salle centrale.
Les deux sculptures antiques de Jupiter (MR 251) et de Junon (MR 542) furent transférées au musée du Louvre, en 1798 pour la première, en décembre 1799 (au plus tôt) pour la seconde. Elles y sont encore aujourd’hui. Seule la gaine (MR 3163) de la Junon de Besançon resta en place à Versailles.
Du début du xixe siècle à 2007
La gaine (MR 3163) de la Junon de Besançon accueillit le buste d’Hadrien jeune (MR 2192), attesté en 1821 par le Cicerone de Versailles et le plan de Picquet22. Duchesne, 1821, p. 114. Le buste fut probablement installé au bosquet du Rond-Vert après 1819, l’Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, [1819] ne le mentionnant pas.. Victime d’un acte de vandalisme en 1977 (fig. 2), ce buste a été mis à l’abri et restauré. Il est depuis lors conservé en réserve, ainsi que, depuis 1986, la gaine.
Le dispositif de la salle centrale est précisément connu grâce au plan publié en 1821 par Picquet : le Faune romain Mazarin (MR 1918) dans la niche orientale, la Diane ou Compagne de Diane de Frémin (MR 1862) dans la niche méridionale, le Faune grec Mazarin (MR 1917) dans la niche occidentale et le Bacchus de Le Lorrain (MR 1806) dans la niche septentrionale33. C’est grâce au descriptif de Soulié, publié en 1855, qu’il est possible d’établir que le Faune romain, le seul à être resté dans le bosquet du Rond-Vert à cette date-là, se trouvait dans la niche orientale de la salle centrale (Soulié, 1854-1855, t. II, 1855, p. 788-789)..
En 1844-1845, le bosquet du Rond-Vert perdit trois sculptures, transférées au bosquet des Dômes : le Bacchus de Le Lorrain (MR 1806), le Faune grec Mazarin (MR 1917) et la Diane ou Compagne de Diane de Frémin (MR 1862).
Ces pertes furent compensées par l’installation de trois nouvelles œuvres ayant orné le bosquet de la Salle des antiques avant son démantèlement de 1704 : deux d’entre elles provenaient des jardins du Grand Trianon : Cléopâtre (MR 1983) et Cérès (MR 1908). La troisième provenait de Saint-Cloud : Pomone, dite aussi Flore (MR 1973). Ce dernier état est représenté par le plan de Masson publié en 1903 (fig. 1).
La première de ces sculptures a été mise à l’abri en 2002, les deux autres en 2006.
En 1877, le groupe du Marsyas et Olympe Ludovisi de Goy (MR 1821) fut transféré au bosquet de la Salle de bal44. Liste des travaux exécutés entre 1875 et 1880, mois d’avril 1877.. Il fut remplacé la même année au bosquet du Rond-Vert par le Ganymède Médicis de Jean Joly (MR 2002), qui avait initialement orné le bosquet du Théâtre d’Eau avant celui de l’Étoile55. Liste des travaux exécutés entre 1875 et 1880, mois d’avril 1877.. Le Ganymède Médicis de Joly fut mis à l’abri en 2007.
En 1934, le Faune romain Mazarin (MR 1918) quitta le bosquet du Rond-Vert pour le musée du Louvre, qui l’envoya en 1960 au Musée national de Varsovie, où il est actuellement conservé.