Faune romain MazarinStatue antique
Faune romain Mazarin
Statue antique
MR 1918
inv. 1850.9579
Ma 4876
MV 7608
Antiquité
Marbre
H. 147 ; L. 82 ; P. 66 cm.
Œuvre conservée ailleurs qu’à Versailles
Varsovie, musée national des Antiquités de Varsovie (dépôt du musée national des châteaux
de Versailles et de Trianon)
Inventaire de 1707 : « Une statue antique, de marbre blanc, représentant un faune nud, en pied, ayant la teste entouré [sic] de tuyaux de rozeaux qu’il penche pour regarder en bas. Il a le bras droit levé et le gauche baissé, dont la main est apuyée sur un tronc d’arbre où est attaché un siflet à sept tuyaux avec un bâton de pastre, et il tient des deux mains des cymbales antiques. Cette figure est d’environ cinq pieds. Le front en partie, le nez et le manton sont raportez ; les deux bras, la cuisse, la fesse, la jambe droite et le bas de la jambe gauche sont aussi raportez ; le col et la cuisse gauche, au-dessous de la hanche, sont cassez ; le pied droit est tout mutilé et aussi cassé au-dessus de la cheville ».
Inventaire de 1722 : « Une figure antique de faune qui danse. à côté de la jambe gauche, sur laquelle il pose, est un tronc d’arbre où est attaché le bâton et le sifflet champestre, sur lequel est une peau. Il est coeffé de joncs. Le nez, le menton et le front sont restaurez. Il a un joint au deffaut du col. Il tient dans ses mains deux gobelets, dont un manque; le bras droit, qu’il lève, est cassé au milieu de l’épaule et, le gauche, à deux endroits ; une cassure au-dessous des parties, deux à la jambe qui pose et une à la cheville de la droite qu’il tient élevée. Du dessus de la plinte à l’extrémité de la tête, 4 pieds ».
Antique, copié d’après un original du iie siècle, découvert dans les années 1630 à Rome, près de la basilique des Quatre-Saints-Couronnés,
avec un autre Faune (MR 1917).
Acquis vers 1639 par le cardinal Mazarin avec l’autre Faune.
D’abord placé au « palais Cornaro dans le district de Trévi » (Michel, 1999, p. 53),
puis dans la galerie haute du palais Mazarin à Paris, où il est inventorié en 1661.
Acheté en 1665 par Colbert pour le compte de Louis XIV pour un montant de 3000 livres
avec le Faune (MR 1917).
Représenté en 1671 par Claude Mellan au palais des Tuileries.
Installé au bosquet de la Girandole entre 1681, l’œuvre n’étant pas attestée par
le guide de Combes, et 1686.
Absent du plan de Delagrive en 1746, l’œuvre avait probablement été déposée à cette
date.
Remis en place entre 1746 et 1753.
Transféré, suite à la destruction du bosquet de la Girandole, dans la salle centrale
du bosquet du Rond-Vert, à l’est.
Déposé en 1934 au musée du Louvre puis, en 1960, au musée des Antiquités de Varsovie.
Front, en partie, nez, menton, bras, cuisse, fesse et jambe droites et bas de la jambe
gauche signalés rapportés par l’inventaire de 1707 ; col et cuisse gauche, au-dessous
de la hanche, cassés et pied droit mutilé et cassé au-dessus de la cheville.
Nez, menton et front signalés restaurés par l’inventaire de 1722 ; une cymbale manquante
et bras droit cassé au milieu de l’épaule et bras gauche à deux endroits. D’autres
cassures mentionnées au-dessous du sexe, à la jambe gauche et à la cheville droite.
Une partie du nez signalée manquante en 1750 et parties, mutilées en plusieurs endroits,
à mastiquer.
Nez, menton, cymbales, deux doigts de la main droite (dont le pouce), un morceau
sous le bras et « cheville interne du pied gauche » mentionnés en 1788 à rapporter ;
auriculaire gauche (en partie), un morceau sous le pied droit et orteils de ce pied
à reformer et plusieurs parties à rejointoyer.
Pièces à la tête, menton, cou, épaule, poignet et main droite, épaule et avant bras
gauche, cuisse droite et dessus du genou raccommodés entre 1850 et 1864.
Cymbales mentionnées en 1864 à refaire.
Œuvre signalée « inutilisable » en octobre 1892.
Nez, extrémité du pied gauche et cymbales manquants en 1893.
Restauré au premier semestre 1893 par Jules-Louis Mabille.
Mise à l’abri au musée du Louvre et remplacement par un autre Faune cymbalier conservé en réserve à Versailles sollicités en 1924 par Henri Puvis de Chavannes,
qui alerte sur l’état d’abandon de la statue : « Dans l’ancien bosquet du Théâtre
d’Eau, cet antique en marbre […] représentait un petit faune jouant des cymbales.
Il les a perdues... Ses bras, à présent, sont des moignons, et la jambe droite qu’il
soulevait en l’air en battant ses instruments. Il a la face camuse et semble rire
d’un rire mauvais : il a perdu le nez... Malgré ses mutilations successives, dues
aux injures des saisons et de quelque passant - peut-être - malgré la mousse verdâtre
qui monte à son corps, éteignant les paillettes brillantes du marbre antique et l’identifie
à quelque vieux tronc, il est beau encore... Je le vois faisant toujours le même geste,
bossuant les épaules, inclinant la tête, les plis de sa chair remontant le ventre
qu’il creuse - sous les grands arbres dénudés qu’enveloppe la triste brume d’un matin
de mars. Perdant peu à peu sa forme humaine, va-t-il retourner à jamais aux choses
tranquilles et mortes de la terre, morceaux par morceaux, dans le coin abandonné du
vieux parc ? ».
Faune qualifié de « romain » au xviie siècle par Henri Sauval pour le distinguer de son pendant, dit « grec ».
En raison du nombre important de restaurations mentionnées par l’inventaire de 1707,
Patrick Michel émet l’hypothèse qu’il puisse s’agir du Faune de la collection Mazarin restauré au xviie siècle par Orfeo Boselli.
Attesté deux fois, au quinconce du Midi et au bosquet du Rond-Vert, par le plan de
Contant de la Motte et les éditions de l’Almanach de Versailles, et à son ancien emplacement par la Notice du Musée spécial, sources qui restent fidèles à la liste des œuvres qui se trouvaient dans les bosquets
de la Girandole et du Dauphin.
Inventaire Mazarin, 1653, p. 357, no 40.
Inventaire Mazarin, 1661, p. 235, no 1411 (estimé 900 livres).
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1686, p. 97, no 158.
État des bustes et figures de marbre, 22 juillet 1693, no 38.
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1er janvier 1694, no 153.
Manière de montrer les jardins de Versailles, 1694, p. 28.
Description des jardins de Versailles par Jourdain, janvier 1695, fol. 35vo.
Explication du sujet des sculptures des bosquets de Versailles, [1699-1700], fol. 6.
Inventaire des sculptures, 1707, p. 79-80 (Faune).
Inventaire des sculptures, 1722, p. 113.
État des marbres des jardins de Versailles, 16 septembre 1750.
Description par Durameau, 1787, p. 148.
État des restaurations à faire aux sculptures de Versailles et de Trianon par Dejoux
en 1788.
Garreau, 1816, p. 295 (réputé d’après l’antique).
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, [1819].
État des sculptures des jardins des résidences impériales, 1863-1864, p. 32.
Liste des restaurations à exécuter aux sculptures des bosquets, [1864].
Lettre de Kaempfen à Bourgeois du 6 octobre 1892.
Liste des restaurations à exécuter aux sculptures des jardins de Versailles et Trianon,
20 février 1893.
Recensement des piédestaux vacants des jardins de Versailles, octobre 1920.
Lettre de Pératé à d’Estournelles de Constant du 28 mai 1924.
Lepautre, 1711, fol. 16vo-17 « Plan du bosquet de la Girandole », no 1.
Raymond, d’après Girard, 1714, no 23.
Delagrive, 1746, no 156 (non mentionné).
Delagrive, 1753, La Girandole, no 4.
Hervet, 1768, La Girandole, no 5.
Contant de La Motte, 1783, Ancien Théâtre d’Eau, no 5.
Picquet, 1821, Rond Vert, no 1 (réputé d’après l’antique).
Mellan, 1671, « Statue antique de marbre d’un faune, haulte de 4 piedz 2 po, au palais des Thuilleries ».
Thomassin, 1694, pl. 24.
Bourdier, [1895-1907], MH0093074.
Masson, 1906, pl. XX.
Photographe France-Premier tiers du xxe siècle.
Félibien, 1677, p. 17, no XV.
Piganiol de La Force, 1701, p. 282.
Félibien, 1703, p. 307-308.
Sauval, 1724, t. II, p. 177.
Piganiol de La Force, 1764, t. II, p. 153.
Almanach de Versailles, 1789, p. 55.
Almanach de Versailles, 1797, p. 17.
Almanach de Versailles, 1800, p. 39.
Notice du Musée spécial, [1801-1802], p. 122.
Duchesne, 1804, p. 82.
Duchesne, 1806, p. 85.
Duchesne, 1810, p. 143.
Duchesne, 1815, p. 141.
Duchesne, 1821, p. 114.
Vaysse de Villiers, 1822, p. 176.
Vaysse de Villiers, 1827, p. 230.
Guide du voyageur, 1837, p. 162.
Soulié, 1859-1861, t. III, 1861, p. 518.
Puvis de Chavannes, 1924.
Michon, 1926, p. 146-147 et 150.
Chantelou, 1930, p. 130.
Pinatel, 1963, p. 47, 64 et 226-227.
Haskell, Penny, 1988, p. 230.
Hoog, 1993, p. 145, no 605 (notice erronée).
Michel, 1993, p. 8-10.
Schnapper, 1994, p. 306-308.
Michel, 1999, p. 53, 55, 65, 76-77, 316, 355, 515, 516, 523, 525 et 600-601.
Aumaître, Morisseau, 2003, p. 19 et 25.
Hedin, 2004, p. 80.
Les antiques du Louvre, 2004, p. 44-45, fig. 38, p. 48 et 50 (J.-L. Martinez), 80-81 et 86 (G. Bresc-Bautier).
Maral, 2008, p. 187-188.
Cat. exp. Versailles et l’Antique, 2012, p. 24, 30 (A. Maral), 50-51, cat. 4 (J.-L. Martinez) et 79-82 (C. Piccinelli-Dassaud).
Maral, 2013, p. 222 et 228.
Index iconographique :
Faune
Cette sculpture appartient aux ensembles :
Bosquets de la Girandole et du Dauphin
Bosquet du Rond-Vert
Étapes de publication :
2022-11-28, mise à jour de la notice par Alexandre Maral et Cyril Pasquier
2021-07-21, publication initiale de la notice rédigée par Alexandre Maral et Cyril Pasquier
Pour citer cet article :
Alexandre Maral et Cyril Pasquier, Faune romain Mazarin, dans Catalogue des sculptures des jardins de Versailles, mis en ligne le 2022-11-28
https://sculptures-jardins.chateauversailles.fr/notice/notice.php?id=578