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Jardins de Trianon Jardins du Grand Trianon Jardin des Marronniers

Jardin des Marronniers

Le jardin des Marronniers comprend trois entités distinctes : le parterre des Marronniers ; au nord, l’Amphithéâtre des marronniers ; à l’ouest, la Salle des marronniers.

La Salle des marronniers

Au nord de l’allée de la Cascade, le jardin des Marronniers proprement dit fut aménagé en 1695-1696 11. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. III, col. 969, et t. IV, col. 23 ; Journal de Dangeau, 1684-1720, t. V, p. 164.. La Salle des marronniers en forme la partie la plus occidentale.

Dans son édition de 1707, le guide de Jean-Aymar Piganiol de La Force mentionne dans la Salle des marronniers la statue d’Apollon de Dominique Lefebvre (MR 201222. Piganiol de La Force, 1707, p. 380.. Cette œuvre fut placée « dans le jardin de Trianon » avant juillet 1703 33. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. IV, col. 946, paiement du 23 juillet 1703.. Le premier plan d’ensemble connu des jardins de Trianon (fig. 1), qu’il est possible de dater de 1713-1714, situe son socle, de marbre blanc, en face de l’allée conduisant à la Grande Salle Ronde (ou Salle des Six-Figures) 44. Agence des Bâtiments du roi, premier tiers du xviiie siècle, microfilm H 186638. Vingt bustes ont été installés dans la Salle des Olives, désormais Salle des Empereurs, probablement en 1713 si l’on se fie à un paiement mentionnant un transport de bustes et gaines à Trianon cette année-là, et le groupe en plâtre de Zéphyr et Flore, commandé en 1713, a pris place dans la Grande Salle Ronde-B, dite aussi Salle des Quatre-Figures et Salle de l’Enfant.. L’Apollon de Lefebvre est encore attesté dans les jardins de Trianon par une lettre du sculpteur Jean-Baptiste Beaumont de 1844 55. Lettre de Beaumont à Cailleux du 21 décembre 1844. Il est attesté à Saint-Cloud en 1845 66. Notice du palais de Saint-Cloud, 1845, p. 45, no 255.. Depuis 1872, il est conservé, mutilé, en réserve à Versailles 77. Soulié, 1872, fol. 62-63 (Lettre d’Eudore Soulié du 2 février 1872)..

Jardins de Versailles - Plan des jardins de Trianon
fig. 1 - Agence des Bâtiments du roi, Plan des jardins de Trianon, 1713-1714. Dessin. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie, FT 4-VA-424, microfilm H 186638 © Bibliothèque nationale de France

Probablement en 1706, la Salle des marronniers accueillit les quatre Amours en plomb de Jean-Baptiste Tuby (inv. 1850.9892 et inv. 1850.9893). Primitivement exécutées pour le bassin de Flore (Vjs 271), ces figures avaient été transférées au bosquet de la Salle du Conseil, lequel fut transformé en bosquet de l’Obélisque en 1706.

Les quatre Amours de Tuby (inv. 1850.9892 et inv. 1850.9893) sont mentionnés à la Salle des marronniers par l’inventaire de 1706-1708 88. Inventaire des sculptures, [1706-1708], p. 243-244. : « un enfant de plomb nud représentant un Amour ayant son carquois attaché derrière le dos, tenant des fleurs dans ses mains, il est assis sur des fleurs, figure de trois pieds et demy » ; « une petite fille nue ayant des ailes attachées derrière les épaules et assise sur des fleurs, appuyé sur son bras droit et tenant de sa main gauche une écharpe volante, figure de trois pieds ½ » ; « un amour nud couché sur une terrasse, appuyé sur le bras gauche, tenant de ses deux mains un feston de fleurs, figure de 3 pieds et demy » ; et « un Amour nud assis sur une terrasse, apuyé sur le bras gauche, la jambe gauche levée en l’air, un bout d’écharpe sur la cuisse droite, tenant de la main droite un bouquet de fleurs, figure de 3 pieds et demy ». Pour les deux premières, il est précisé, en marge, que « ces deux figures sont posées sur une terrasse ornée de fleurs », ce qui signifie qu’un groupe fut formé à partir des deux figures.

Dans son édition de 1707 – et jusqu’à la dernière édition, en 1764 –, le guide de Piganiol de La Force ne signale à la Salle des marronniers qu’un seul bassin, orné de deux enfants de Tuby 99. Piganiol de La Force, 1707, p. 380 ; Piganiol de La Force, 1764, t. II, p. 247.. Le Mémoire des ouvrages de bronze de Trianon faits dans l’année 1743 par le sieur Bailly, peintre des Bastiments de Sa Majesté et l’État des principeaux [sic] objets faisant décoration dans le jardin de Trianon, auquel [sic] il est essentiel d’aporter le plus grand soin et la plus grande précaution pour qu’il ne leur arrivent [sic] pas d’accident pendant la couppe des bois, daté de janvier 1775, font pourtant mention de deux groupes à la Salle des marronniers 1010. Mémoire de mise en couleur de bronze par Bailly, 1743 ; État des sculptures des jardins de Trianon, janvier 1775.

Une photographie de la seconde moitié du xixe siècle (fig. 2) montre le groupe du bassin occidental : conformément à la description de l’inventaire de 1706-1708, il est formé de deux figures indépendantes.

Jardins de Versailles - Vue de la Salle des marronniers dans les jardins du Grand Trianon
fig. 2 - France-fin du xixe siècle, Vue de la Salle des marronniers dans les jardins du Grand Trianon, vers 1890. Photographie. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, V.2015.25.1 © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

À une date inconnue, probablement à la fin du xixe siècle, les deux groupes ont été entièrement refaits. Les deux Amours (inv. 1850.9892 et inv. 1850.9893) sont désormais réunis sur une terrasse fleurie. Récemment identifiées en réserve, quatre têtes en plomb proviennent des anciens groupes (MV 7774 et MV 7775 du groupe inv. 1850.9892 et MV 7776 et MV 7777 du groupe inv. 1850.9893).

L’Amphithéâtre des marronniers

Dominant le parterre des Marronniers, au nord, l’Amphithéâtre des marronniers fut conçu autour d’un bassin qui, dans un premier temps, accueillit le groupe de Deux Amours (inv. 1850.9849) de Tuby. Ce groupe est mentionné par le « Mémoire général des ouvrages faits par augmentation dans les Bâtimens du roy dans le courant de la présente année mil sept cens six », qui indique qu’il a été transféré au bassin du Plat-Fond et transformé à l’occasion de ce transfert, des fleurs ayant été ajoutées 1111. Grand état de la dépense ordinaire des Bâtiments du Roi, 1706, fol. 172v..

Dans un second temps, toujours selon le « Mémoire général des ouvrages faits par augmentation dans les Bâtimens du roy dans le courant de la présente année mil sept cens six », ce bassin accueillit « les quatre petites figures ôtées des Perlées de Marly » 1212. Grand état de la dépense ordinaire des Bâtiments du Roi, 1706, fol. 172v-173.. La terrasse de ces dernières fut alors alors créée. Dès lors, le bassin est également dit des Pucelles, orné en son centre d’un groupe en plomb de quatre figures féminines assises autour d’une corbeille (inv. 1850.9889). Prévues pour les jardins de Marly, ces quatre figures, en deux groupes, étaient dues aux sculpteurs François Barrois et Philippe Bertrand, Jean Hardy et Jean Thierry 1313. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. V, col. 41..

Ce groupe est aussi décrit par l’inventaire des sculptures de Versailles et de Trianon de 1706-1708 1414. Inventaire des sculptures, [1706-1708], p. 246.. Il a été doré – ou redoré – à Trianon en 1707 1515. Mémoire des ouvrages faits en 1707.

Disposés de part et d’autre du bassin, deux Vases au couvercle surmonté d’enfants tenant des festons (inv. 1850.9890 et inv. 1850.9891) en plomb sont également décrits pour la première fois par l’inventaire des sculptures de 1706-1708 1616. Inventaire des sculptures, [1706-1708], p. 197-198.. Ces vases ont été apportés de Marly, installés à Trianon et reciselés et dorés en 1707 1717. Mémoire des ouvrages faits en 1707.
Le sculpteur Le Lorrain est désigné à tort comme l’auteur de ces vases par le Cicerone de 1804 1818. Duchesne, 1804, p. 91..

La configuration de l’Amphithéâtre des marronniers de 1707 est connue par le tableau de Charles Chatelain, peint en 1713 (fig. 3).

Jardins de Versailles - Vue du jardin des Marronniers
fig. 3 - Charles Chatelain, Vue du jardin des Marronniers, 1713. Huile sur toile. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, MV 756 © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Autour du bassin, probablement dans le cadre de la replantation des jardins de Trianon en 1775-1776, l’Amphithéâtre des marronniers reçut un décor de vingt-et-un bustes, décrit pour la première fois par le guide d’Antoine-Nicolas Dezallier d’Argenville en 1779 1919. Dezallier d’Argenville, 1779, p. 159. : « Au sortir du jardin des Marroniers [parterre des Marronniers], il y a plusieurs Salles, parmi lesquelles on distingue celle des antiques, disposée en amphithéâtre. Leurs bustes, au nombre de vingt-un, sont posés sur des scabellons. Celui du milieu élevé sur une colonne, représente Alexandre. »

Publié en 1783, le plan gravé de Contant de La Motte représente l’Amphithéâtre des marronniers et indique qu’il est orné de « vingt un bustes d’empereurs romains ». En 1787, Louis-Jacques Durameau indique que « vingt-un bustes d’empereurs romains et autres en marbre et bronze ornent cet Amphithéâtre. Les noms de chacun sont gravés au-dessous de ces bustes » 2020. Description par Durameau, 1787, p. 166-167..

Selon l’État des réparations […] ordonné par M. le comte d’Angiviller […] au sieur Dejoux, sculpteur de Sa Majesté, dans le courant de l’année 1788, l’ensemble était formé de dix-sept bustes en marbre et de quatre bustes en bronze 2121. État des restaurations à faire aux sculptures de Versailles et de Trianon par Dejoux en 1788.

En 1795, deux de ces quatre bustes furent transférés au Louvre 2222. Procès-verbaux de la Commission des Arts de Seine-et-Oise, 1795, p. 960, séance du 1er germinal an III (21 mars 1795)..

Dans une lettre d’avril 1803, Jean-François-Thomas Goulard, administrateur des Domaines de la Couronne, rapporte de Louis-Pierre de Cubières que « dans la Salle dite des Empereurs [c’est-à-dire l’Amphithéâtre des marronniers] à Trianon, il ne se trouve que neuf bustes, au lieu de vingt-cinq dont elle était précédemment ornée » 2323. Lettre de Goulard à Denon du 29 avril 1803.

La présence de seulement neuf bustes, en marbre, à l’Amphithéâtre est confirmée par l’édition de 1804 du Cicerone de Versailles 2424. Duchesne, 1804, p. 91. : « En commençant par le bas, à l’ouest, neuf bustes restent dans des niches en charmille, sur des gaines de marbre de diverses couleurs, les autres ayant été enlevés : à la 3e, Caracalla ; à la 5e, Scipion ; à la 7e, Caracalla ; à la 9e, Agrippine ; à la 10e, Géta ; en redescendant : à la 1e, Démosthène ; à la 6e, une Impératrice ; à la 8e, Mitridate ; à la 10e, Claudius. » Le Cicerone atteste onze emplacements vacants entre les bustes énumérés.

Le Cicerone de Versailles ne mentionnant pas plus de dix gaines sur chaque rampe en 1804 (la colonne mise à part), il est tentant de supposer que les quatre nouveaux emplacements, deux de chaque côté de l’Amphithéâtre, aient été ajoutés après 1804. Toutefois, l’observation du marquis de Cubières en 1803 incite à rejeter cette hypothèse.

En septembre 1805, Pierre Daru donna son accord, suite à la demande de Dominique Vivant Denon, pour faire retirer des bustes des magasins des Bâtiments à Versailles en vue de les disposer, après restauration, à l’Amphithéâtre 2525. Lettre de Daru à Denon du 19 septembre 1805.
Les douze bustes manquants ont donc vraisemblablement été installés dans les jardins de Trianon au dernier trimestre 1805 ou en 1806.

Par ailleurs, sans qu’on sache s’il s’agit de bustes pour l’Amphithéâtre, quatorze bustes « avec leurs cyppes » furent expédiés du Louvre au Grand Trianon en 1809 2626. Lettre de Dufour du 22 juin 1814 (mentionnant un mémoire du marbrier Hersent faisant état d’un transfert de quatorze bustes en 1809)..

Du 12 au 14 février 1813, deux compagnons marbriers furent employés à l’installation de bustes à l’Amphithéâtre2727. Mémoire de marbrerie par Boichard, 10 novembre 1813. Il n’est pas impossible que ces bustes, dont le nombre n’est pas précisé, fassent partie de ceux qui étaient parvenus en 1809 au Grand Trianon.

L’inventaire datable de 1819 indique vingt-et-un bustes en place 2828. Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, [1819] : Caracalla, Scipion, Caracalla, Démosthène, Mithridate, Claudius, Agrippine, Géta, Alexandre le Grand (sur une colonne), L’Afrique, Cléopâtre, Antonin, L’Asie, Didon, L’Amérique, un Homme en costume turc, Caligula, L’Afrique, un Inconnu, une Femme inconnue et L’Europe.

Les bustes de Caracalla, de Scipion et du second Caracalla sont décrits dans l’inventaire datable de 1819 selon le même ordre de succession que dans le Cicerone. De même, les noms d’Agrippine et de Géta se succèdent dans les deux listes. Quant aux bustes de Démosthène, de Mithridate et de Claude, ils sont inventoriés dans le même ordre, à ceci près que le buste d’une Impératrice est intercalée entre ceux de Démosthène et de Mithridate dans la liste dressée par le Cicerone. Cette similitude dans l’ordre de la description de certains bustes en 1804 et en 1819 laisse penser que ces derniers ont été rapprochés entre les deux dates, de manière à combler les emplacements vacants signalés par le Cicerone de 1804.

L’inventaire datable de 1819 signale aussi que quatre gaines sont vides. À la fin de cet inventaire, une note indique que quatre bustes en provenance des magasins de Versailles, dont l’identité n’est pas précisée, ont été placés à l’Amphithéâtre, vraisemblablement sur les gaines vacantes, ce qui porte à vingt-cinq le nombre total de bustes.

Dans une lettre d’octobre 1813 adressée à Édouard Mounier, secrétaire du Cabinet de l’empereur, l’architecte Alexandre Dufour rapporte le souhait de Simon de Cubières, conservateur des sculptures des jardins de Versailles, de transférer quatre bustes du bosquet de la Salle des marronniers à l’Amphithéâtre de Trianon 2929. Lettre de Dufour à Mounier du 23 octobre 1813. Les bustes versaillais étaient en effet estimés de meilleure qualité et de dimensions plus intéressantes que ceux de Trianon. En décembre, la réponse d’Agathon-Jean-François Fain, successeur de Mounier, fut positive 3030. Lettre de Fain à Dufour du 20 décembre 1813.

Bien que le bosquet versaillais de la Salle des marronniers ait en fait perdu tous les bustes qui l’ornaient entre 1813 et 1815, aucun de ces derniers ne peut être identifié aux douze bustes supplémentaires installés à l’Amphithéâtre des marronniers après 1804 et connus par l’inventaire datable de 1819.

Sous le numéro 2431, l’inventaire MR signale, dans le « parc du Grand Trianon », une « Femme romaine, le menton couvert d’un voile, tête », en marbre blanc, d’une hauteur de 61 cm, « en bon état » : il est probable que cette œuvre, de provenance inconnue, ait été provisoirement placée à l’Amphithéâtre.

Jardins de Versailles - Bustes et colonne de l’Amphithéâtre de Trianon
fig. 4 - Charles Girardet, d’après Pointel du Portail, Bustes et colonne de l’Amphithéâtre de Trianon, 1830. Gravure publiée dans Jean Vaysse de Villiers, Recueil complet des monumens et perspectives de Versailles, 1830, pl. 118. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, GR 115.2.b © Château de Versailles / Christophe Fouin

La planche gravée (fig. 4) publiée en 1830 pour accompagner le guide de Jean Vaysse de Villiers indique les bustes suivants : sur la rampe occidentale, de gauche à droite, Jeune Romain (MR 2618), Vitellius (MR 2633), Femme, dite à tort L’Europe (MR 2407), Cléopâtre (MR 2355), Caracalla (MR 2335), Marc Aurèle jeune, dit à tort Hadrien (MR 2193), Scipion (MR 646), L’Amérique (MR 2205), Caracalla (MR 444), L’Afrique (MR 2195), Agrippine (MR 2196) et Néron jeune, dit à tort Géta (MR 2453) ; au centre, au sommet de la colonne, Alexandre le Grand (MR 2203) ; sur la rampe orientale, de gauche à droite, Démosthène (MR 2365), L’Asie (MR 2595), Vitellius (MR 2634), Claude (MR 2353), L’Asie (MR 2211), Othon, dit à tort Antonin (MR 2208), Femme romaine (MR 2428), Anacréon, dit à tort Mithridate (MR 2488), Didon (MR 2368), L’Europe (MR 2406), Femme romaine (MR 2430) et Esculape (MR 2403).

Entre 1819 et 1830, quatre nouveaux bustes ont été installés à l’Amphithéâtre des marronniers : une Femme romaine (MR 2428 ou MR 2430), Vitellius (MR 2633), Marc Aurèle jeune, dit à tort Hadrien (MR 2193) et Esculape (MR 2403). Il est probable que le second buste de L’Afrique inventorié en 1819 corresponde à l’un des deux bustes connus ensuite sous le nom de L’Asie (MR 2211).

L’ordre des bustes indiqué par la planche gravée publiée en 1830 pour accompagner le guide de Vaysse de Villiers ne correspond pas à celui de l’inventaire datable de 1819, ce qui laisse penser, là encore, à des déplacements de bustes entre 1819 et 1830.
Parce que la table accompagnant le plan de Charles Picquet, daté de 1821, n’indique que onze bustes (y compris celui d’Alexandre au sommet de la colonne), elle ne peut être utile pour identifier les déplacements survenus après 1819.

L’inventaire de 1850 indique les bustes suivants : sur la rampe occidentale, de gauche à droite, Romain (MR 2618), Vitellius (MR 2633), L’Europe (MR 2407), Cléopâtre (MR 2355), Femme inconnue (MR 2420), Hadrien (MR 2193), Scipion (MR 646), L’Amérique (MR 2205), Caracalla (MR 444), L’Afrique (MR 2195), Agrippine (MR 2196), Géta (MR 2453) ; sur une colonne, Alexandre le Grand (MR 2203) ; sur la rampe orientale, de gauche à droite, Démosthène (MR 2365), Personnage inconnu en costume turc (MR 2595), Vitellius (MR 2634), Claudius (MR 2353), L’Asie (MR 2211), Antonin (MR 2208), Femme inconnue (MR 2428), Mithridate (MR 2488), Didon (MR 2368), L’Europe (MR 2406), Femme inconnue, la tête couverte d’un voile (MR 2430) et Esculape (MR 2403).

L’inventaire de 1850 indique aussi la présence de huit gaines : quatre en marbre bleu (turquin), quatre en marbre rouge (MR 3168-MR 3176).

Après 1830, le buste de Caracalla (MR 2335) qui occupait le cinquième emplacement de la rampe occidentale a été remplacé par un buste de Femme romaine (MR 2420) provenant du magasin de Versailles. Ce dernier buste est mentionné en 1833 par un document rédigé par le sculpteur Jean-Baptiste Beaumont 3131. Recensement des sculptures des jardins de Versailles et de Trianon par Beaumont, 18 juin 1833. Le buste de Caracalla n’est plus localisé aujourd’hui.

Tous les bustes mentionnés en 1833 sont encore en place aujourd’hui. Ceux de la rampe orientale n’ont pas bougé depuis 1850. En revanche, ceux de la rampe occidentale ont subi encore quelques changements. Ainsi, de gauche à droite, se succèdent les bustes suivants : Femme romaine (MR 2420), Jeune Romain (MR 2618), L’Amérique (MR 2205), Marc Aurèle jeune, dit à tort Hadrien (MR 2193), Lucrèce (MR 2355), Vitellius (MR 2633), Néron jeune, dit à tort Géta (MR 2453), Femme, dite à tort L’Europe (MR 2407), Caracalla (MR 444), L’Afrique (MR 2195), Agrippine (MR 2196) et Scipion (MR 646).

Le tableau suivant résume les divers emplacements occupés par les bustes à l’Amphithéâtre des marronniers. Les bustes sont énumérés en commençant par la rampe occidentale, de gauche à droite :

Cicerone de 1804
Inventaire datable de 1819
Vaysse de Villiers en 1830
Inventaire de 1850
État actuel
Jeune Romain (MR 2618)
Romain (MR 2618)
Femme romaine (MR 2420)
Vitellius (MR 2633)
Vitellius (MR 2633)
Jeune Romain (MR 2618)
Femme, dite à tort L’Europe (MR 2407)
L’Europe (MR 2407)
L’Amérique (MR 2205)
Cléopâtre (MR 2355)
Cléopâtre (MR 2355)
Marc Aurèle jeune, dit à tort Hadrien (MR 2193)
Caracalla (MR 2335)
Caracalla (MR 2335)
Caracalla (MR 2335)
Femme inconnue (MR 2420)
Lucrèce (MR 2355)
Scipion (MR 646)
Marc Aurèle jeune, dit à tort Hadrien (MR 2193)
Hadrien (MR 2193)
Vitellius (MR 2633)
Scipion (MR 646)
Caracalla (probablement MR 444)
Scipion (MR 646)
Scipion (MR 646)
Néron jeune, dit à tort Géta (MR 2453)
Démosthène (MR 2365)
L’Amérique (MR 2205)
L’Amérique (MR 2205)
Femme, dite à tort L’Europe (MR 2407)
Caracalla (probablement MR 444)
Mithridate (MR 2488)
Caracalla (MR 444)
Caracalla (MR 444)
Caracalla (MR 444)
Claudius (MR 2353)
L’Afrique (MR 2195)
L’Afrique (MR 2195)
L’Afrique (MR 2195)
Agrippine (MR 2196)
Agrippine (MR 2196)
Agrippine (MR 2196)
Agrippine (MR 2196)
Agrippine (MR 2196)
Géta (MR 2453)
Géta (MR 2453)
Néron jeune, dit à tort Géta (MR 2453)
Géta (MR 2453)
Scipion (MR 646)
Alexandre le Grand (MR 2203)
Alexandre le Grand (MR 2203)
Alexandre le Grand (MR 2203)
Alexandre le Grand (MR 2203)
Démosthène (MR 2365)
L’Afrique (peut-être MR 2195)
Démosthène (MR 2365)
Démosthène (MR 2365)
Démosthène (MR 2365)
Cléopâtre (MR 2355)
L’Asie (MR 2595)
Personnage inconnu en costume turc (MR 2595)
L’Asie (MR 2595)
Antonin (MR 2208)
Vitellius (MR 2634)
Vitellius (MR 2634)
Vitellius (MR 2634)
L’Asie (peut-être MR 2407)
Claude (MR 2353)
Claudius (MR 2353)
Claude (MR 2353)
Didon (MR 2368)
L’Asie (MR 2211)
L’Asie (MR 2211)
L’Asie (MR 2211)
Une Impératrice (peut-être MR 2428 ou MR 2430)
L’Amérique (MR 2205)
Othon, dit à tort Antonin (MR 2208)
Antonin (MR 2208)
Othon, dit à tort Antonin (MR 2208)
Homme en costume turc (MR 2595)
Femme romaine (MR 2428)
Femme inconnue (MR 2428)
Femme romaine (MR 2428)
Mithridate (MR 2488)
Caligula (MR 2634)
Anacréon, dit à tort Mithridate (MR 2488)
Mithridate (MR 2488)
Anacréon, dit à tort Mithridate (MR 2488)
L’Afrique (peut-être MR 2211)
Didon (MR 2368)
Didon (MR 2368)
Didon (MR 2368)
Claudius (MR 2353)
Inconnu (MR 2618)
L’Europe (MR 2406)
L’Europe (MR 2406)
L’Europe (MR 2406)
Femme inconnue (MR 2430 ou MR 2428)
Faustine la Jeune (MR 2430)
Femme inconnue, la tête couverte d’un voile (MR 2430)
Faustine la Jeune (MR 2430)
L’Europe (MR 2406)
Esculape (MR 2403)
Esculape (MR 2403)
Esculape (MR 2403)

1. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. III, col. 969, et t. IV, col. 23 ; Journal de Dangeau, 1684-1720, t. V, p. 164.
2. Piganiol de La Force, 1707, p. 380.
3. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. IV, col. 946, paiement du 23 juillet 1703.
4. Agence des Bâtiments du roi, premier tiers du xviiie siècle, microfilm H 186638. Vingt bustes ont été installés dans la Salle des Olives, désormais Salle des Empereurs, probablement en 1713 si l’on se fie à un paiement mentionnant un transport de bustes et gaines à Trianon cette année-là, et le groupe en plâtre de Zéphyr et Flore, commandé en 1713, a pris place dans la Grande Salle Ronde-B, dite aussi Salle des Quatre-Figures et Salle de l’Enfant.
5. Lettre de Beaumont à Cailleux du 21 décembre 1844
6. Notice du palais de Saint-Cloud, 1845, p. 45, no 255.
7. Soulié, 1872, fol. 62-63 (Lettre d’Eudore Soulié du 2 février 1872).
8. Inventaire des sculptures, [1706-1708], p. 243-244.
9. Piganiol de La Force, 1707, p. 380 ; Piganiol de La Force, 1764, t. II, p. 247.
10. Mémoire de mise en couleur de bronze par Bailly, 1743 ; État des sculptures des jardins de Trianon, janvier 1775
11. Grand état de la dépense ordinaire des Bâtiments du Roi, 1706, fol. 172v.
12. Grand état de la dépense ordinaire des Bâtiments du Roi, 1706, fol. 172v-173.
13. Comptes des Bâtiments du Roi, 1664-1715, t. V, col. 41.
14. Inventaire des sculptures, [1706-1708], p. 246.
15. Mémoire des ouvrages faits en 1707
16. Inventaire des sculptures, [1706-1708], p. 197-198.
17. Mémoire des ouvrages faits en 1707
18. Duchesne, 1804, p. 91.
19. Dezallier d’Argenville, 1779, p. 159.
20. Description par Durameau, 1787, p. 166-167.
21. État des restaurations à faire aux sculptures de Versailles et de Trianon par Dejoux en 1788
22. Procès-verbaux de la Commission des Arts de Seine-et-Oise, 1795, p. 960, séance du 1er germinal an III (21 mars 1795).
23. Lettre de Goulard à Denon du 29 avril 1803
24. Duchesne, 1804, p. 91.
25. Lettre de Daru à Denon du 19 septembre 1805
26. Lettre de Dufour du 22 juin 1814 (mentionnant un mémoire du marbrier Hersent faisant état d’un transfert de quatorze bustes en 1809).
27. Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, [1819]
28. Mémoire de marbrerie par Boichard, 10 novembre 1813
29. Lettre de Dufour à Mounier du 23 octobre 1813
30. Lettre de Fain à Dufour du 20 décembre 1813
31. Recensement des sculptures des jardins de Versailles et de Trianon par Beaumont, 18 juin 1833