Junon de SmyrneStatue antique
Junon de Smyrne
Statue antique
MR 250
inv. 1850.9127
Restaurateurs : Pierre Granier (1635-1715) et Simon Mazière (1648-1722?)
iie siècle après J-C ; 1686
Marbre
H. 220 ; L. 82 ; P. 82 cm.
Œuvre mise à l’abri à titre préventif et remplacée par une réplique
Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
Inventaire de 1707 : « Une statue antique de marbre blanc, représentant Junon en pied. Elle a un diadème sur la teste et le corps tout couvert d’une draperie. Son bras droit est à demi levé et tient dans la main une grenade qu’elle regarde. Elle porte un sceptre de la main gauche. Cette figure est de six pieds et demi. La teste, les deux mains, le bout du pied droit et les doigts du pied gauche sont raportez ».
Inventaire de 1722 : « Une figure de femme, en pied, antique, envelopée de sa draperie, posant sur la jambe droite, coëffée d’un diadème. La main droite, qu’elle a élevée, dont elle tient une pomme, et la gauche, dont elle tient un sceptre, sont modernes. Elle a, du dessus de la plinte au sommet de la tête, 6 pieds 3 pouces ».
Paiement mentionné par les sources comptables à Pierre Granier, pour la restauration
en cours des « figures antiques de Jupiter et de Junon », le 17 novembre 1686.
Parfait paiement, à hauteur de 1400 livres, entre février et août 1687, « pour la
restauration des figures représentans Jupiter et Junon en marbre ».
Attestée, acéphale, en mars 1680 par Antoine Galland à Smyrne, en possession d’un
marchand hollandais.
Acquise pour le compte de Louis XIV.
Restaurée et complétée en 1686 par Pierre Granier et, peut-être, Simon Mazière d’après
les Remarques historiques de Madame Jourdain.
Disposée en 1687 sur l’allée Royale.
Transférée en août 1696 sur l’allée sud d’Apollon au Grand Canal.
Choisie pour le musée du Louvre par décision du 19 juillet 1797.
Retirée des allées d’Apollon au Grand Canal au plus tôt en décembre 1799.
Installée, selon l’édition de 1804 du Cicerone, au « péristyle des Tuileries », c’est-à-dire sur la façade du palais côté jardin,
aux portiques.
Disposée en 1820 sur l’allée Royale.
Transportée entre septembre 1939 et décembre 1940, dans le cadre de la défense passive,
dans le parc de l’abbaye des Vaux-de-Cernay.
Remise en place entre décembre 1940 et juin 1941.
Déposée en 2009, pour présentation à Paris, au musée du Louvre, dans le cadre de
l’exposition D’Izmir à Smyrne.
Conservée depuis 2010 à Versailles, à la Petite écurie, où elle est aujourd’hui présentée
dans la nef.
Tête, mains, extrémité du pied droit et orteils du pied gauche mentionnés rapportés
par l’inventaire de 1707 ; mains mentionnées modernes par celui de 1722.
Un morceau de draperie signalé en 1750 à restaurer.
Tiers du pied droit, trois morceaux de draperie et deux parties du sceptre mentionnés
à refaire par Nicolas-François Dupré en 1785-1786.
Tête démontée, rajustée et goujonnée, bras gauche rattaché, « tout le pourtour de
la draperie » (soit 75 cm) passant sur le bras gauche et extrémité du pied droit (dont
orteils et sandale avec courroies) refaites d’après modèle, moitié du sceptre « parfaitement
rond, orné de cannelures et d’un tore par le bas », pied droit, partiellement, et
nombreux morceaux rapportés – deux au diadème, trente-deux à la draperie (vingt-neuf
du côté du bras gauche dont un passant sur le bras, un devant l’estomac et un au bas
de la draperie exécutés d’après modèles, deux au niveau du cou et un de 11 cm dont
l’emplacement n’est pas précisé), deux aux doigts de la main droite, un à la grenade,
quatre aux extrémités des orteils du pied gauche, un petit morceau à un doigt de la
main gauche et un autre au tore supérieur du sceptre – joints remastiqués, draperie
passée à la râpe au niveau des plis et statue entièrement passée à la ponce « pour
faire disparaître toutes les taches dont elle était empreinte » au quatrième trimestre
1820 par Jean-François Lorta.
Partie supérieure du sceptre manquante sur la planche du recueil accompagnant le
guide de Vaysse de Villiers publié en 1830.
Sceptre, auriculaire et extrémité de l’index de la main gauche refaits en plâtre
en 1848.
Auriculaire de la main gauche et extrémité inférieure du sceptre refaits vraisemblablement
entre janvier et mars 1855.
Extrémité du sceptre mentionnée manquante en février 1893.
Sceptre, confondu avec un flambeau, refait entre décembre 1942 et septembre 1943
par Georges Chauvel.
Nez refait en 1958 par le même.
Partie inférieure du flambeau refaite en 1973 par Jacques Touzet.
Bernard de Montfaucon émet l’hypothèse que l’œuvre puisse représenter Cérès plutôt
que Junon, la grenade qu’elle tient dans la main droite pouvant être identifiée à
un pavot.
Remplacement sur l’allée Royale par la Vénus Richelieu (MR 2021) de Pierre Legros attesté par une note en marge des Remarques historiques de Madame Jourdain.
Comptes des Bâtiments du roi, 1664-1715, II, 991 et 1176.
Relation de Galland, 1679-1680, t. II, p. 16 (Lettre à Pierre Cureau de La Chambre du 1er novembre 1680).
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1er janvier 1694, no 87 (et, après août 1696, no 105).
Description des jardins de Versailles par Jourdain, janvier 1695, fol. 9.
Description des sculptures des jardins de Versailles, septembre 1697, fol. 125ro.
Description des sculptures des jardins de Versailles, [1699-1702], fol. 32 (Bonne).
Inventaire des sculptures, 1707, p. 83-84.
Inventaire des sculptures, 1722, p. 73 (Femme).
État des marbres des jardins de Versailles, 16 septembre 1750.
État des restaurations à faire aux sculptures en marbre des jardins de Versailles
et Trianon par Dupré en 1785-1786.
Description par Durameau, 1787, p. 126.
Rapport de Picault, Richard et Varon, 18 juin 1794, Estimée 3000 livres.
Procès-verbaux du conseil d’administration du Musée central des arts, janvier 1797-juin
1798, p. 115-117 (séance du 19 juillet 1797), à la p. 116.
Procès-verbaux du conseil d’administration du Musée central des arts, juin 1798-septembre
1800, p. 229-230 (séance du 16 novembre 1799), à la p. 229, p. 240-242 (séance du 29 novembre
1799), à la p. 240, et p. 242-245 (séance du 6 décembre 1799), à la p. 244.
Liste des sculptures disparues des jardins de Versailles à remplacer, 3 septembre
1810.
Mémoire des restaurations faites par Lorta entre octobre et décembre 1820.
Garreau, 1816, p. 188.
Mémoire de marbrerie par Boichard, 25 janvier 1821.
État des travaux de sculpture en cours d’exécution à Versailles, octobre 1848.
État des restaurations en cours d’exécution, [24 mars 1855].
État des sculptures des jardins des résidences impériales, 1863-1864, p. 12 et 50.
Liste des restaurations à exécuter aux sculptures des jardins de Versailles et Trianon,
20 février 1893.
Marché relatif au transport de sculptures du domaine des Vaux-de-Cernay à Versailles,
[octobre 1940-juin 1941].
Mémoire de sculpture par Chauvel, 7 septembre 1943.
Devis de restauration de sculptures en marbre, 1958.
Devis de restauration de sculptures en marbre, engagement du 27 mars 1973.
Lepautre, 1711, fol. 26vo-27 « Plan du bassin d’Apollon et de la teste du Canal », no 11.
Raymond, d’après Girard, 1714, no 119.
Delagrive, 1753, Bassin d’Apollon, no 17.
Contant de La Motte, 1783, Bassin d’Apollon, no 10.
Thomassin, 1694, pl. 20 (Junon reine, antique).
Martin, 1713.
Montfaucon, 1724, t. I, pl. 21, fig. 2.
Vaysse de Villiers, 1830, pl. 69.
Bourdier, [1895-1907], MH0093072.
Mas, [1939-1941], MH0120532.
Photographe France-xxe siècle, [1939-1941], Photographie no 336.
Rocher-Gilotte, [1988-1991], p. 150.
Piganiol de La Force, 1701, p. 213.
Montfaucon, 1724, t. I, p. 64 (Junon ou Cérès).
Dezallier d’Argenville, 1755, p. 93.
Piganiol de La Force, 1764, t. II, p. 71-72.
Dezallier d’Argenville, 1779, p. 113.
Almanach de Versailles, 1789, p. 52.
Almanach de Versailles, 1797, p. 16.
Almanach de Versailles, 1800, p. 37.
Duchesne, 1804, p. 71-72.
Duchesne, 1821, p. 86.
Vaysse de Villiers, 1822, p. 158.
Vaysse de Villiers, 1827, p. 206.
Guide du voyageur, 1837, p. 142-143.
Soulié, 1859-1861, t. III, 1861, p. 510 (Restauration attr. à Mazière).
Michon, 1903, p. 198-207.
Pinatel, 1963, p. 13, 23-24, 28-32, 49-50, 56, 62, 84-85, 89-90, 170-173 (cat. 13) et pl. XI.
Souchal, 1977-1993, t. II, 1981, p. 95, no 21 (Granier) ; t. III, 1987, p. 116-117, no 14b (Mazière) ; t. IV, 1993, p. 119, no 21 (Granier).
Pinatel, 1979, p. 104 et 109-112.
Les antiques du Louvre, 2004, p. 64 (C. Piccinelli-Dassaud), 85-86 (G. Bresc-Bautier), 101 et 104, fig. 102 (J.-L.
Martinez).
Meyer, 2008.
Cat. exp. D’Izmir à Smyrne, 2009, p. 90-91, cat. 37 (notice de J.-L. Martinez).
Cat. exp. Versailles et l’Antique, 2012, p. 25-27, fig. 3, p. 30 (A. Maral), 55, 60 (J.-L. Martinez) et 254 (A. Maral).
Maral, 2013, p. 224 et 231 (repr.).
Maral, 2015, p. 164 et 185.
Laugier, 2021, p. 125.
Index iconographique :
Junon
Cette sculpture appartient aux ensembles :
Allée Royale
Allées d’Apollon au Grand Canal
Étapes de publication :
2021-07-21, publication initiale de la notice rédigée par Alexandre Maral et Cyril Pasquier
Pour citer cet article :
Alexandre Maral et Cyril Pasquier, Junon de Smyrne, dans Catalogue des sculptures des jardins de Versailles, mis en ligne le 2021-07-21
https://sculptures-jardins.chateauversailles.fr/notice/notice.php?id=42