Sénateur

Statue antique

Inventaire de 1707 : « Une statue antique, de marbre blanc, représentant un sénateur romain ayant la teste nue, le corps couvert d’une grande draperie, le bras droit nu jusqu’au coude et à demi levé, tenant un papier dans sa main, qu’il regarde. Le gauche, élevé à la hauteur du côté, dont il tient pareillement un rouleau de papier, et ayant un coffret apellé Capsa derrière le pied gauche. Cette figure a, de hauteur, six pieds cinq pouces. Le nez, le col et les deux bras sont raportez au deffaut de la draperie. Le petit doigt de la main gauche et de la main droite sont cassez avec le bout du pied droit. Un morceau de draperie au-dessus du bras gauche est cassé et mutilé en cinq ou six endroits ».

Inventaire de 1722 : « Une figure en pied, antique, représentant un sénateur, dont le nez est cassé. Le bras droit, qu’il présente en devant, de la main duquel il tient un morceau de papier, est moderne depuis le coude, ainsi que la main droite, dont il tient un morceau de papier roulé. à côté de la jambe gauche, sur laquelle il pose, est une cassette. Du dessus de la plinte au sommet de la tête, elle a 6 pieds 2 pouces ».

Paiement mentionné par les sources comptables le 12 mars 1684 à François Girardon « pour avoir restauré sept figures de marbre posées dans la Gallerie du chasteau de Versailles ».

Représenté en 1677 au Louvre par Étienne Baudet.
Restauré et complété en 1683 ou 1684 par Girardon avant installation dans la Grande Galerie, probablement au plus tard en mars 1684, date à laquelle le sculpteur François Fontelle fut rémunéré « pour les journées qu’il a employées à la conduitte des figures que l’on a levées, descendues et voiturées tant dans la Gallerie et à la démolition du chasteau, que celles voiturées dans le Petit parc ».
Attesté à partir de 1694 à la « teste du Canal », c’est-à-dire sur la demi-lune d’entrée du Grand Canal, puis, dès 1707, sur l’allée sud d’Apollon au Grand Canal.
Envoyé à Paris, peut-être dès 1798, et installé sur la façade du palais des Tuileries côté jardin, aux portiques, où la statue est signalée par le Cicerone de Versailles de 1804 et identifiable à l’un des dix-sept Sénateurs romains représentés sur une planche illustrant les Promenades aux jardins des Tuileries et du Luxembourg.
Entré en 1871 au musée du Louvre.
Aujourd’hui conservé au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre.

Nez, col et bras signalés rapportés par l’inventaire de 1707 et auriculaires, un morceau de draperie et extrémité du pied droit cassés.
Nez signalé cassé par l’inventaire de 1722 ; avant-bras droit, compris la main, réputé moderne.
Une partie du nez, auriculaire de la main gauche et trois morceaux de draperie signalés manquants en 1750 ; tête, coupée d’un fil traversant d’une oreille à l’autre, draperie, coupée de deux fils, l’un montant jusqu’au genou, l’autre allant du genou à l’estomac, et deux autres fils traversant du genou au coude à mastiquer.
Auriculaire gauche mentionné à rapporter par Nicolas-François Dupré en 1785-1786, et sept morceaux de draperie (dont un de 2 pieds 6 pouces [81 cm]) à refaire.

Claude-Charles Guyonnet de Vertron et le Mercure galant de novembre 1686 ne décrivant pas les deux Sénateurs signalés dans la Grande Gallerie, la provenance de l’œuvre est connue grâce au guide de Piganiol de la Force.
Encore attesté par l’Almanach de Versailles de 1800 sur les allées menant du bassin d’Apollon au Grand Canal, peut-être par erreur.
Souvent confondu avec le Sénateur romain, dit de Langres (ex-Ma 3522).
Tête, d’une hauteur de 39 cm, identifiée par Jean-Luc Martinez comme un portrait de l’empereur Maxence (Ma 3522bis).

Comptes des Bâtiments du roi, 1664-1715, II, 463 et 478.
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1^er janvier 1694, n^o 103.
Description des jardins de Versailles par Jourdain, janvier 1695, fol. 12.
Description des sculptures des jardins de Versailles, septembre 1697, fol. 117-119.
Description des sculptures des jardins de Versailles, [juin 1698-avril 1699], p. 73 (Cincius).
Description des sculptures des jardins de Versailles, [1699-1702], fol. 30 (Cincius).
Inventaire des sculptures, 1707, p. 158-159.
Inventaire des sculptures, 1722, p. 74.
État des marbres des jardins de Versailles, 16 septembre 1750.
État des restaurations à faire aux sculptures en marbre des jardins de Versailles et Trianon par Dupré en 1785-1786.
Description par Durameau, 1787, p. 126.
Rapport de Picault, Richard et Varon, 18 juin 1794, Estimé 3000 livres.

Baudet, 1677.
Thomassin, 1694, pl. 19 (Un consul antique).
Martin, 1713.
Montfaucon, 1724, t. III, pl. 5, fig. 1.
Prudhomme, 1818, p. 23, pl. V (rangée du bas, deuxième à partir de la gauche).
Reinach, 1897-1930, t. V, vol. II, 1924, p. 351, n^o 6 (confusion avec le Sénateur romain, dit de Langres).

Mercure galant, novembre 1686, p. 273.
Vertron, 1686, p. 60 et 68.
Piganiol de La Force, 1701, p. 212.
Montfaucon, 1724, t. III, p. 16 (Consul ou sénateur).
Dezallier d’Argenville, 1755, p. 93.
Piganiol de La Force, 1764, t. II, p. 71.
Dezallier d’Argenville, 1779, p. 113.
Almanach de Versailles, 1789, p. 52.
Almanach de Versailles, 1797, p. 16.
Millin, 1798, p. 8, n^o II.
Almanach de Versailles, 1800, p. 37.
Duchesne, 1804, p. 71-72 (retiré).
Philipon de La Madelaine, 1806, p. 14.
Pinatel, 1963, p. 28, 31-32 et 218-219.
Aumaître, Morisseau, 2003, p. 26.
Les antiques du Louvre, 2004, p. 71 et 85 (G. Bresc-Bautier).
Cat. exp. Versailles et l’Antique, 2012, p. 64 (J.-L. Martinez).
Maral, 2013, p. 228.
Maral, 2013-3, p. 132 et 133.
Maral, 2015, p. 164-165, cat. Sa. 28.