Sénateur romain, dit de Langres

Statue antique

Inventaire de 1707 : « Une statue antique, de marbre blanc, représentant un sénateur romain ayant la teste nue, le corps tout couvert d’un grand manteau, le bras droit à demy levé, tenant un papier de la main droite dans lequel il regarde, la gauche avec une draperie retroussée sur le poignet et tenant un rouleau de papier. Au côté est un petit coffret apellé Capsa. Cette figure a, de hauteur, six pieds 4 pouces. La teste est raportée sur les espaulles et antique ; les deux bras et les deux pieds sont aussi raportez au deffaut de la draperie ; le petit doit de la main gauche est cassé et les deux bouts des pieds emportez ; sa draperie mutilée en plusieurs endroits ».

Inventaire de 1722 : « Une figure antique, en pied, représentant Cassius, sénateur romain. La tête, la main droite, dont il tient un papier roulé, le bras gauche, à la main duquel il manque trois doigts, sont modernes. Sur la plinte est une petite cassette. Du dessus de la plinte au sommet de la tête, 6 pieds 6 pouces ».

Paiements à François Girardon les 6 mai et 15 juillet 1685, « pour les réparations qu’il a faites aux figures antiques d’Arles et de Langres ».

Antique, datant probablement du milieu du i^er siècle, découvert en décembre 1660 à Langres et acquis par les échevins de la ville.
Demandé en 1684 par Louvois pour l’ornement du château de Versailles.
Livré au Louvre, à Henri de La Chapelle-Bessé, contrôleur des Bâtiments du roi, vraisemblablement dans le courant de l’année 1684.
Restauré en 1685 par Girardon, qui lui plaça une tête réputée provenir de Langres, envoyée vers 1671 à Louis Phélypaux de La Vrillière, secrétaire d’État.
Transporté à Versailles après restauration.
Attesté en 1694 à la « teste du Canal », c’est-à-dire sur la demi-lune d’entrée du Grand Canal.
Transféré entre 1701 et 1707 sur la demi-lune du bassin d’Apollon, à l’extrémité septentrionale.
Envoyé à Paris, peut-être dès 1798, et installé sur la façade du palais des Tuileries côté jardin, aux portiques, où la statue pourrait avoir été représentée parmi dix-sept Sénateurs romains sur une planche illustrant les Promenades aux jardins des Tuileries et du Luxembourg.
Entré en mai 1871 au musée du Louvre.
Dérestauré dans les années 1960, la tête et les parties des deux bras, non couvertes par la toge, retirées.
Déposé en novembre 1981 au musée d’Art et d’Histoire de Langres par le musée du Louvre.
Tête, datant du deuxième quart du ii^e siècle, replacée sur le corps pour présentation à l’exposition Versailles et l’Antique et déposée en 2013 à Langres par le musée du Louvre.

Tête, réputée antique, bras et pieds signalés rapportés par l’inventaire de 1707 ; auriculaire de la main gauche cassé, extrémités des pieds emportées et draperie mutilée en plusieurs endroits.
Tête, main droite et bras gauche réputés modernes par l’inventaire de 1722 et trois doigts signalés manquants à la main gauche.
Mentionné en caisse en septembre 1750 avec une partie du nez, une partie du pouce et deux doigts de la main gauche manquants.
Quatre doigts à la main droite, dix morceaux de draperie, un morceau sur le poignet gauche, un au bas du col, faisant partie des clavicules, et plusieurs à l’avant-bras et au bras droits signalés en 1788 à rapporter.

Encore attesté par l’Almanach de Versailles de 1800 sur la demi-lune du bassin d’Apollon, peut-être par erreur.
Identifié à la fin du xix^e siècle par Étienne Michon.
Corps daté du milieu du i^er siècle par Arnaud Vaillant et Yvan Maligorne d’après, notamment, la grande qualité d’exécution de l’œuvre et sa taille monumentale.

Correspondance de Louvois, 1683-1684, p. 116, n^o 338 (Lettre aux maire et échevins de Langres du 27 mars 1684).
Comptes des Bâtiments du roi, 1664-1715, II, 621-622.
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1^er janvier 1694, n^o 100.
Description des jardins de Versailles par Jourdain, janvier 1695, fol. 12v^o.
Description des sculptures des jardins de Versailles, septembre 1697, fol. 109-111 et 113r^o.
Description des sculptures des jardins de Versailles, [juin 1698-avril 1699], p. 70-71.
Description des sculptures des jardins de Versailles, [1699-1702], fol. 26 (Marulle).
Inventaire des sculptures, 1707, p. 127-128.
Inventaire des sculptures, 1722, p. 76-77 (Cassius).
État des marbres des jardins de Versailles, 16 septembre 1750.
Description par Durameau, 1787, p. 123.
État des restaurations à faire aux sculptures de Versailles et de Trianon par Dejoux en 1788.
Rapport de Picault, Richard et Varon, 18 juin 1794, Estimé 3000 livres (Tribun).

Agence des Bâtiments du roi (fonds Robert de Cotte), vers 1700, n^o 2002 (microfilm F 001768) « L’antique dont voycy le model a d’hauteur cinq pieds sept poulces. Elle est de marbre blanc et mériteroit plus de temps, de la beauté dont elle est, pour estre représe[nté]e dans l’exactitude ». ; n^o 2034a (microfilm F 001832).
Prudhomme, 1818, p. 23, pl. V (rangée du haut, premier ou sixième à partir de la gauche ?).

Piganiol de La Force, 1701, p. 210.
Piganiol de La Force, 1707, p. 220.
Dezallier d’Argenville, 1755, p. 92.
Piganiol de La Force, 1764, t. II, p. 67.
Dezallier d’Argenville, 1779, p. 112.
Almanach de Versailles, 1789, p. 52.
Almanach de Versailles, 1797, p. 15.
Millin, 1798, p. 8, n^o II.
Almanach de Versailles, 1800, p. 37.
Philipon de La Madelaine, 1806, p. 14.
Michon, 1899, p. 90-95.
Pinatel, 1963, p. 28, 31-32, 211 et 218-219.
Les antiques du Louvre, 2004, p. 64 (C. Piccinelli-Dassaud ; confusion avec le Sénateur Ma 3522).
Cat. exp. Versailles et l’Antique, 2012, p. 25, 30 (A. Maral), 55 (J.-L. Martinez) et 64-65 (cat. 16, notice de J.-L. Martinez).
Vaillant, 2012, p. 181-197.
Maral, 2013, p. 224.
Maral, 2015, p. 158-159, cat. Sa. 32.
Vaillant, Maligorne, 2015.