Vase de la Guerre

Antoine Coysevox (1640-1720)

Inventaire de 1707 : « Un autre vaze de marbre blanc en quatre morceaux, de six pieds huit pouces de haut, orné de gaudrons sur la moulure d’en haut et d’un bas-relief autour du corps du vase dans lequel est représenté, d’un côté, le secours que la France donna aux Impériaux en Hongrie contre les Turcs ; elle y paroist passant sur des Turcs renversez et suivant les fuyards avec un bouclier de ses armes, sur lequel un aigle est soutenu, et, de l’autre côté, il est représenté l’Espagne qui reconnoist la préséance de la France sur elle par une figure qui luy présente un lyon soumis. Les anses, aux deux côtez, sont en forme de consolles qui portent des masques coëffez de lierre et de corne de bouc. Le bas du vaze est orné de feuilles de refend et, le pied d’ouche, de canneaux tournans. Fait par Coexvaux en 1684. Il y a une corne de cassée et il est mutilé de l’autre côté ».

Inventaire de 1722 : « Un vase de pareille grandeur et ornemens [de marbre blanc de 7 pieds de haut sur 5 de diamettre, sur le corps duquel est un bas-relief […] orné de deux grandes consoles qui luy servent d’anses avec deux grands masques de satyres dessus. Sa panse est ornée de feuilles de refend et ses moulures de divers ornemens], excepté que le sujet qui est sur le corps représente la France triomphante. Par M. Tuby [sic] ».

Paiements mentionnés par les sources comptables à Antoine Coysevox pour « un grand vase de marbre de 7 pieds 1/2 de haut » le 4 juillet 1683 puis, pour un « grand vaze », de juillet 1684 à février 1686.

Disposé en 1686 sur la terrasse du parterre d’Eau, à l’angle nord-ouest.
Modifié en 1793, sur ordre des représentants du peuple à Versailles, Delacroix et Musset, par le sculpteur Claude Dejoux qui « ôt[a] les emblèmes de la féodalité ».
Mis à l’abri en 2013.
Aujourd’hui présenté à Versailles, dans la nef de la Petite écurie.

Une corne signalée cassée en 1707 et une autre mutilée.
Pouce de la main droite et extrémité du gros orteil du pied gauche de Louis XIV, un pied, un orteil et un morceau de terrasse mentionnés en 1788 à rapporter.
Une corne « richement sculptée » refaite en entier à une tête de satyre, morceau « remis » à une autre corne et « un bout » rapporté à une troisième, lèvre supérieure d’une tête de satyre et lèvre inférieure de l’autre tête refaites, quatre morceaux « remis » aux deux volutes et « deux grands morceaux formant une moulure en partie circulaire » sur le nu du vase ainsi que trois nez, un doigt à une main, deux orteils à un pied et deux dents au lion, trois fleurs de lys sculptées sur un bouclier, burin rapporté « dans la main qui est appuyée sur le bouclier » et partie d’un sabre refaite entre juillet et septembre 1816 par Jean-François Lorta ; morceaux rapportés à la lèvre supérieure d’une tête de satyre, à la lèvre inférieure de l’autre tête et à l’extrémité d’un sabre au premier semestre 1822 par le même sculpteur.
Fleurs de lys « enlevées au ciseau avec beaucoup de précaution pour ne pas endommager la convexité de l’écusson sur lequel elles avaient été formées » et le fond de chaque écusson poli et ragréé en 1831 par Jean-Baptiste Beaumont.
Restauré au premier semestre 1893 par Jules-Louis Mabille et en 1923 par Alexandre Clerget.

Œuvre appartenant à une commande de six vases répartie entre Antoine Coysevox (un vase), Anselme Flamen (un vase), François Girardon (deux vases), Thomas Regnaudin (deux vases) et Jean-Baptiste Tuby (un vase) ; seul ce vase et celui de Tuby, le Vase de la Paix (MR 3026), ont été réalisés.

Comptes des Bâtiments du roi, 1664-1715, II, 437, 620, 987.
Comptes des Bâtiments du roi, 1683, fol. 183v^o (paiement du 4 juillet 1683).
Correspondance de Louvois, janvier 1686, fol. 287 (Lettre à Henri de La Chapelle-Bessé du 14 janvier 1686).
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1686, p. 94, n^o 186.
Estimation du 15 août 1692, p. 245 (estimé 4600 livres).
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1^er janvier 1694, n^o 1.
Description des jardins de Versailles par Jourdain, janvier 1695, fol. 31v^o.
Description des sculptures des jardins de Versailles, septembre 1697, fol. 6-11.
Description des sculptures des jardins de Versailles, [juin 1698-avril 1699], p. 118-119.
Description des sculptures des jardins de Versailles, [1699-1702], fol. 75.
Inventaire des sculptures, 1707, p. 735-737.
Inventaire des sculptures, 1722, p. 46-47 (attr. à Tuby).
Description par Durameau, 1787, p. 103.
État des restaurations à faire aux sculptures de Versailles et de Trianon par Dejoux en 1788.
État des ouvrages de sculpture faits par Dejoux, 1793.
Mémoire des restaurations faites par Lorta entre juillet et septembre 1816.
Garreau, 1816, p. 10-11.
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, [1819].
Mémoire des restaurations faites par Lorta entre janvier et juin 1822.
Mémoire de sculpture par Beaumont, 6 septembre 1831.
Manuscrit de Brière, [1932-1938], fol. 5.

Allegrain, [1686-1692].
Thomassin, 1694, pl. 205 (Le Secours de Hongrie).
Agence des Bâtiments du roi (fonds Robert de Cotte), vers 1700-2, n^o 1632 (34), microfilm F 002030 (dessin datable vers 1686).
Monicart, 1720, t. II, p. 385, fig. 31 (Préséance de la France sur l’Espagne).
Vaysse de Villiers, 1830, pl. 18.
Brière, 1911, p. 25, pl. XLVIII.

Mercure galant, novembre 1686, p. 215.
Piganiol de La Force, 1701, p. 158.
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