La Fortune, dite aussi l’Abondance

Statue réputée antique

Inventaire de 1707 : « Une statue de marbre blanc, antique, représentant l’Abondance sous la figure d’une femme, coeffée d’un diadème et couverte d’une draperie. Elle tient de la main gauche une corne d’abondance remplie de fruits et, du bras droit, baissé, un gouvernail dont le bout est posé sur un globe. Cette figure est de six pieds deux pouces. Le manton et le col sont raportez; la corne d’abondance et la main droite le sont aussi, avec la moitié du gouvernail. La main gauche est cassée au deffaut du poignet et le bout du pied droit est raporté. Toute la figure cassée au travers des cuisses et la draperie mutilée en plusieurs endroits ».

Inventaire de 1722 : « Une figure de femme antique, en pied, toute vêtue, coeffée d’un diadème. La mâchoir et le col sont restaurez. Le bras droit, qu’elle a baissé, est cassé au-dessus du coude, de la main duquel elle tient un aviron qui pose sur une petite boule à côté d’elle : il y manque le doigt index, le bout du pouce et une partie du manche de l’aviron. De la main gauche, elle tient une corne d’abondance remplie de fruits; deux doigts et le bout de ladite corne sont de mastic. Elle est cassée au milieu des cuisses. Du dessus de la plinte au sommet de la tête, 6 pieds ».

Paiement mentionné par les sources comptables le 5 décembre 1683 à Daniel Fossier « pour remboursement de ce qu’il a payé aux voituriers qui ont mené les statues antiques à Versailles du 25 octobre au 26 novembre ».

Apportée le 29 octobre 1683 à Versailles, sur ordre de Louvois, de la salle des Antiques du Palais-Royal à Paris.
Inventoriée en 1686 entre le bassin d’Apollon et le Grand Canal, où elle est située précisément côté sud, sur le deuxième piédestal à partir du bassin d’Apollon, par le plan correspondant à l’inventaire de 1686.
Transférée entre 1686 et 1694 côté nord, sur le cinquième piédestal à partir du bassin d’Apollon.
Déplacée entre 1701 et 1707 sur le socle voisin, le quatrième à partir du bassin d’Apollon.
Retirée en 1732, du fait de sa ruine, d’après une note portée sur un exemplaire de l’inventaire de 1722.
Aujourd’hui non localisée.

Menton, col, main droite, extrémité du pied droit, corne d’abondance et moitié du gouvernail mentionnés rapportés par l’inventaire de 1707, main gauche cassée au niveau du poignet et draperie mutilée en plusieurs endroits.
Signalée cassée au milieu des cuisses par les inventaires de 1707 et 1722.
Mâchoire et col mentionnés restaurés par l’inventaire de 1722, bras droit cassé au-dessus du coude, index, extrémité du pouce de la main droite et manche du gouvernail manquants et deux doigts de la main gauche et extrémité de la corne d’abondance refaits en mastic.

Considérée comme antique par les sources anciennes. Si l’on en juge par la gravure de Simon Thomassin, il s’agirait plutôt d’une œuvre moderne composée d’éléments antiques.
Selon Bernard de Montfaucon, l’instrument tenu de la main droite ressemble trop peu à un gouvernail pour identifier l’œuvre avec certitude à une représentation de la Fortune.

Mémoire des figures sorties du magasin des Antiques sur ordre de Louvois, 1683-1687, « La Fortune ».
Comptes des Bâtiments du roi, 1664-1715, II, 328.
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1686, p. 80, n^o 68 (Le Gouverneur d’une république).
Inventaire des sculptures des jardins de Versailles, 1^er janvier 1694, n^o 101 (L’Abondance).
Description des jardins de Versailles par Jourdain, janvier 1695, fol. 12v^o (L’Abondance).
Description des sculptures des jardins de Versailles, septembre 1697, fol. 113 (Le Travail ou l’Abondance).
Description des sculptures des jardins de Versailles, [juin 1698-avril 1699], p. 71 (Mention « L’Abondance » biffée et remplacée par « La fortune »).
Description des sculptures des jardins de Versailles, [1699-1702], fol. 27 (La Fortune).
Inventaire des sculptures, 1707, p. 131-132.
Inventaire des sculptures, 1722, p. 75 (Femme).
Inventaire des sculptures, 1722-1, fol. 57.