Des années 1660 à 1715, le chantier de Versailles a été à l’origine de la réalisation et du rassemblement d’un nombre considérable de sculptures : cet ensemble, voulu par Louis XIV et qui constitue une part de son héritage, représente à ce jour encore un sommet inégalé dans le domaine de la commande publique.
En 1722, date de la livraison de la dernière œuvre commandée du vivant de Louis XIV, le nombre de sculptures léguées atteint presque le millier d’œuvres : reliefs, groupes, statues, termes, bustes, vases, exécutés dans des matériaux aussi divers que la pierre, le plomb, le marbre et le bronze.
Hérité pour l’essentiel de l’époque de Louis XIV, le patrimoine sculpté des jardins de Versailles constitue un sommet dans l’histoire de la sculpture européenne, tant par la qualité des artistes concernés que par la quantité et la diversité des œuvres.
Quelque peu enrichi sous le règne de Louis XV, ce patrimoine a dû par la suite subir des outrages : lors de la replantation des jardins en 1774-1776, à l’occasion des transferts au musée du Louvre, échelonnés entre 1797 et 1934, et, surtout, par le maintien en plein air des sculptures en marbre, dont la surface s’est irrémédiablement érodée sous l’effet des intempéries.
Malgré tout, la collection demeurée en place forme un ensemble admirable et Versailles s’impose encore aujourd’hui comme le premier musée au monde de sculptures françaises illustrant l’art du règne de Louis XIV.